Pendant près de neuf ans, Louise Sevres a été victime des violences quasi-quotidiennes de son conjoint.
"Des coups de poing dans le ventre, de gifles, la gorge serrée, il me jetait sur le lit. Et un jour j'ai porté plainte, parce qu'il m'a menacé avec un couteau, alors que j'avais notre enfant dans les bras."
Pourtant, malgré les coups, elle n'a pendant longtemps pas réussi à le quitter définitivement. Elle évoque maintenant une emprise psychologique:
"Il me disait qu'il était mal dans sa peau, qu'il était malheureux. Il a tout fait pour que je joue les infirmières. Il y avait un système d'emprise, je voulais le sauver, je me disait: l'amour est plus fort que tout, je peux y arriver. Si je l'aime et qu'il m'aime, ça va s'arrêter."
Pour la psychologue Carole Damiani, cette emprise psychologique est très courante, et se met en place de manière insidieuse dans la relation:
"ça peut être une claque, une première pression psychologique, et on y va par test. S'il n'y a pas trop de réaction, on passe à l'étape suivante, de manière progressive. Elles perdent leur libre-arbitre".
Aujourd'hui Louise Sevres s'est libéré de cette emprise et a écrit un livre, intitulé "J'ai tenu bon" (éditions Vie), en espérant que son témoignage puisse aider d'autres femmes.
Reportage Sud Radio de Martin Juret.