Accompagnés et soutenus par leurs collègues issus des départements voisins de l'Hérault, des Pyrénées-Orientales et du Tarn - solidarité occitane oblige - les viticulteurs de l'Aude ont manifesté ce mercredi à Carcassonne, afin de réclamer des aides de l'État après une année catastrophique.
"On a besoin de mesures, sinon des vignerons vont devoir abandonner le métier à la fin de l'année"
Réunis à l'ombre des célèbres remparts de la ville, sur le parvis de la cité médiévale, environ 2 000 viticulteurs se sont ainsi rassemblés à l'appel du syndicat des vignerons pour faire part du profond malaise de la profession, qui se sent abandonnée par le gouvernement. Il faut dire que l'année 2017 a été noire pour ces derniers. Entre les intempéries, la grêle, le gel ou encore la sécheresse, rien ne leur a été épargné et la récolte fut la plus petite de l'histoire de ce vignoble, qui demeure la principale ressource économique de ce département, peuplé de près de 365 000 habitants.
Manif des viticulteurs de l’Aude àla cité de Carcassonne « grêle et gel enchaînés on n a rien recokte » @sudradio pic.twitter.com/wRs0RPK5Ej
— Christine Bouillot (@ChrisBouillot) 18 octobre 2017
« il faut que l État nous aide ns connaissons les + ptites vendanges de l histoire » Manif viti Aude @sudradio pic.twitter.com/FJQedSRQy4
— Christine Bouillot (@ChrisBouillot) 18 octobre 2017
Beaucoup de ces vignerons se retrouvent en effet acculés faute de trésorerie alors qu'ils sont déjà confrontés à la concurrence du vin espagnol. Leurs revendications sont claires : pouvoir bénéficier d'aides d'urgence ainsi que d'allègements de trésorerie, mais ils se heurtent pour l'instant à un mur et déplorent l'absence de dialogue avec le ministère de l'Agriculture. C'est en substance ce que nous a dit Frederic Rouannet (Président du syndicat des vignerons de l'Aude), qui s'est confié au micro de Christine Bouillot. "Depuis le 25 mars, à Narbonne, la situation s'est empirée avec la plus petite récolte que la région et même la France ait connue", indique-t-il avant de prévenir : "On a besoin de mesures conjoncturelles sinon certains d'entre nous, à la fin de l'année, vont devoir abandonner le métier". Et l'intéressé de poursuivre en tirant la sonnette d'alarme : "Le syndicaliste que je suis arrive encore à gérer les choses sur le terrain, mais certains sont aujourd'hui dans des situations de gros problèmes psychologiques et de profond désespoir".
Les viticulteurs espèrent désormais que cette mobilisation alertera le gouvernement et qu'un dialogue s'instaure afin de sortir de cette crise sans précédent. Le message est passé.
Propos recueillis par Christine Bouillot à Carcassonne.