C’est une chose de fermer les discothèques. Mais on ne compte plus depuis les grandes maisons louées pour y organiser des soirées jusqu’à l’aube, parfois tarifées. Au Crès, un homme qui loue sa maison tous les week-ends exaspère le voisinage et la mairie.
Maison louée : des allers et venues incessantes
"Qu’est ce que je peux faire ? Pas grand chose au niveau légal, constate Stéphane Champay, maire du Crès, sur la location de la maison comme discothèque. Cela dure depuis maintenant des mois. C’est une grande maison dans un quartier résidentiel. En fait, les personnes viennent plutôt louer à la soirée qu’à la journée. Elles invitent parfois 50 ou 100 personnes dans un quartier résidentiel." Bien sûr, "la gendarmerie intervient et demande de baisser le son. Mais il est baissé deux minutes puis remonté. Ce qui dérange, ce n’est pas que le tapage musical. Ce sont surtout les allers et venues incessantes dans un quartier résidentiel, vers minuit quand les gens arrivent et à 6 heures du matin quand ils repartent."
Le maire en a-t-il parlé au propriétaire ? "Bien sûr ! Quand la location est passée en soirée tarifée, la gendarmerie a alors pu intervenir. On avait passé un pacte moral sur le fait de filtrer les locataires. Il s’est engagé à louer à la semaine et non le week-end, pour attirer les familles plus que les organisateurs de soirée. Cela a duré deux semaines. Il dit que la location est légale."
Une lettre au président de la République
"Sur l’annonce, c’est indiqué pour 6 à 8 personnes, et ensuite cela dégénère", constate le maire. Il faut dire que, notamment pour le réveillon du 31 décembre, l’annonce postée sur un site de location en ligne reconnu parle d’une "grande villa moderne avec piscine (…) possibilité de mise à disposition de la discothèque privée avec sono, éclairage laser et machine à fumée". De guerre lasse, une voisine a fini par écrire à Emmanuel Macron, et a reçu une réponse de son cabinet, l'informant que la préfecture de l'Hérault avait été saisie du dossier.
"On ne peut pas faire grand chose, regrette le maire, littéralement confronté à un vide juridique en la matière. On en arrive à une exaspération des voisins, des riverains et de l’ensemble des résidents de la commune. Il y a eu une pétition, mais nous sommes démunis. La police municipale et la gendarmerie interviennent. Mais j’en appelle à l’État."
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