À la veille de la présentation du projet de loi sur l'agriculture, Olivier Dauvers, spécialiste de l'agro-alimentaire, était l'invité du Grand Journal de 18h sur Sud Radio.
Principale mesure du texte, les grosses promotions, à l'image de celle ayant entraîné des émeutes avec le Nutella, ne seront plus autorisées : "Les promos avec des remises supérieures à 34 % ne pourront plus être possibles. Ces super promos sont un dernier baroud d'honneur, qui aura le mérite de marquer les esprits et, pour l'enseigne en question, Intermarché, de soigner son image prix avant que plus personne ne puisse faire ces opérations promotionnelles de grande ampleur."
Plus généralement, l'esprit du texte est "de permettre aux prix agricoles d'être un peu plus élevés pour que les agriculteurs vivent mieux de leur travail", a indiqué Olivier Dauvers : "On considère que si le consommateur paie un peu plus cher son alimentation, le paysan en début de chaîne pourra en récolter les quelques fruits, à condition que les rouages intermédiaires, les distributeurs, les industriels ou les restaurateurs, acceptent de jouer le jeu."
De plus, "les paysans ne pourront pas vivre mieux de leur travail si, en bout de chaîne, les consommateurs n’acceptent pas de donner leur juste prix aux produits agricoles, que ce soit des fruits et légumes ou de la boucherie, ajoute-t-il. Ça aura au moins eu le mérite d’une prise de conscience collective, mais comme toute prise de conscience collective, ça met du temps pour se traduire par des faits tangibles, en l’occurrence pour les paysans. Il ne faut pas non plus leur donner la perspective d’un renversement total de situation en quelques mois. Ce serait de l’utopie, le pays des Bisounours et on n’y vit pas."
Écoutez l'interview d'Olivier Dauvers, invité du Grand Journal de 18h au micro de Véronique Jacquier