Reportage à Marseille de Lionel Maillet pour Sud Radio
"Il y a eu une baisse du recours au dépistage pendant la période de confinement"
C’est pour se rassurer que Cynthia a passé la porte de ce centre de dépistage du VIH : "on ne fait pas toujours attention, parfois on s'emporte un peu..." confie-t-elle à Lionel Maillet. Suivant le type de test : résultat immédiat ou en 24h. Dans la salle d’attente, quelques étudiants qui reconnaissent ne pas toujours se protéger. "Certains pensent qu'il n'y a pas trop de risque si c'est une fois ou deux fois, et pourtant, ça peut être grave" ont-ils pourtant conscience.
À cause du Covid, beaucoup ignorent leur séropositivité. "Il y a eu une baisse du recours au dépistage pendant la période de confinement, au deuxième trimestre 2020" explique Florence Nicolaï, qui coordonne les centres gratuits de dépistages dans l’Ouest de la région Paca.
"Une perte de chance pour ces personnes, parce que les traitements anti-rétroviraux actuels sont très efficaces"
650.000 dépistages en moins depuis le printemps et des conséquences désastreuses explique le Dr Patricia Enel, qui préside localement le Corevih, un comité de lutte contre le VIH. "On essaie de redresser la barre, il y a une petite augmentation des dépistages et à nouveau des consultations, mais ça reste difficile tient-elle à souligner. Les personnes qui ne sont pas dépistées, pas suivies, ne sont donc pas traitées regrette-t-elle. Une perte de chance pour ces personnes, parce que les traitements anti-rétroviraux actuels sont très efficaces et permettent une bonne espérance de vie et une bonne qualité de vie".
"D'autre part, les anti-rétroviraux ont un effet sur l'épidémie ajoute-t-elle. Une personne séropositive au VIH qui prend correctement son traitement depuis plus de 6 mois ne transmet pas le VIH" rappelle-t-elle..
L’autre importance du dépistage tient en un chiffre : on estime que 70% des contaminations se font par des personnes qui ignorent leur séropositivité.
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