Reportage Sud Radio de Lionel Maillet
Du retard à l’allumage dans ce lycée Saint-Exupéry, où le protocole sanitaire ne sera vraiment renforcé qu’à partir de jeudi. Et ça sera de toute façon très insuffisant, prévient Jeremy Abram, le représentant du syndicat SNES FSU: "Un aménagement pour les classes de seconde avec des demi-groupes par demi-journée, mais il faut bien avoir en tête que ça ne représente que 200 élèves sur les 1700 que compte le lycée chaque jour". Autrement dit, pas de changement pour les premières et les terminales comme Clémentine et Pauline: "Nous, on est 30 dans la classe. On ne fait pas de demi-groupe, parce qu'on est en terminale et qu'il faut aller faire les cours pour le bac. C'est quoi le plus important: qu'on ait le bac, ou qu'on ait le bac, ou le fait de protéger nos familles, nous et les professeurs?!"
"C'est un lieu à risque, le lycée, et y'a pas vraiment de mesures, ou du moins elles ne sont pas respectées. Il y a beaucoup trop de monde dans les couloirs. Quand on fait la queue pour la cantine, les gens sont en tas !"
Depuis peu, un fléchage au sol indique le sens de circulation mais, comme le gel hydro-alcoolique à l’entrée de l’établissement, ça ne sert pas vraiment à grand-chose explique ce professeur de français: "Déjà les élèves rentrent sans se laver les mains. Il y a de nombreux élèves qui ne portent pas le masque, ou qui le portent mal. Ensuite, j'ai constaté depuis le début de la rentrée que, pendant plusieurs jours, les salles n'étaient pas nettoyées".
De son côté, la direction du lycée Saint-Exupéry fait savoir que la semaine dernière moins de cinq élèves ont été testé positif.
"Le masque sous le nez, sous le menton, ou pas du tout.... Poignées de portes non-nettoyées, si ça continuer le lycée va devoir fermer" - Christophe Neumayer professeur de français
Au collège, "C'est comme si de rien n'était. Quand il n'y a pas de surveillant, les gens enlèvent leurs masques"
Alors que les lycées peuvent désormais assurer des cours à distance ou en demi-groupe, les collèges s'estiment les grands oubliés des annonces ministérielles.
Reportage Sud Radio de Clément Bargain
Le constat est sans appel: dans les collèges, difficile de respecter les gestes barrières. Ces élèves sont unanimes: "Pas de distance, rien. C'est comme si de rien n'était. Quand il n'y a pas de surveillant, les gens enlèvent leurs masques". Des classes toujours aussi pleines à craquer, des couloirs bondés, des cours de récréation où les règles ne sont pas toujours respectées. Jordan, élève en 5e d’attraper le coronavirus, et de "le passer à [s]es proches vulnérables !"
Certains parents s’organisent pour limiter le plus possible les contaminations… Le point noir à l’école, c’est la restauration. Nassera, ne veut pas que son fils de 12 ans déjeune à la cantine:
"Beaucoup trop d'élèves, une heure de temps, avec la course pour manger en 20 minutes, sans masque et avec beaucoup de monde ! Après, ce n'est plus cohérent !"
Il y a trop d’élèves accueillis en même temps pour Frédérique Rolet: selon la secrétaire générale du Snes-FSU, le protocole sanitaire doit être renforcé dans les collèges, avec des "demi-journées: un groupe le matin et l'autre l'après-midi. Même si les élèves ont un petit peu moins d'heure de cour en présentiel, c'est beaucoup mieux que du distanciel auquel on serait contraint si on devrait fermer complètement". Le Snes-FSU pour qui il est également nécessaire de recruter davantage d'agents chargés de l'entretien et de la désinfection.
Eviter à tout prix l'école à maison
Les parents d'élèves soutiennent la demande de demi-groupes, comme Nassera. Son est en 6e. Pour elle, il faut tout faire pour éviter que les collégiens se retrouvent à faire classe à la maison… "Être prof de physique, prof de maths, prof de Français, prof d'anglais... Il y a une limite ! En élémentaire, c'est basique mais là, je sais pas si je serai à la hauteur, si la qualité de travail serait la même. Ensuite, les lycéens sont plus automnes"