Selon Lydia Guirous, l'échec de Valls aux législatives marque l'enterrement de la gauche historique et républicaine.
Oui je le crains…la pensée pragmatique, responsable d'un Rocard ou d'un Chevènement pouvait continuer à exister à travers Manuel Valls. Mais là, voilà c’est fini...fin de partie. Direction le cimetière des éléphants. Vous savez ce fameux cimetière de la pensée mesurée où l'on côtoie Juppé, Rocard, Chevènement, Giscard,Debré, Delors...Bref tous ceux qui faisaient de la politique avec un grand P.
Mais alors que reste-t-il aujourd'hui du paysage politique français ?
Pas grand chose de bon sur le plan des idées, des idéologies. Le macronisme est en gestation et n'est pas encore arrivé suffisamment à maturité pour conceptualiser à lui seul une pensée sociale-démocrate et républicaine. Du coup des boulevards sont ouverts aux extrêmes, comme à l'extrême gauche avec cette pensée un peu vulgaire et dangereuse qui amalgame gentiment des antisémites historiques obsedés par la lutte des classes, la spoliation des richesses avec des nouveaux antisémites issus de l'islam politique. Il suffit de voir le traitement de faveur réservé par la LFI il y quelques jours, à Jeremy Corbyn, antisémite notoire du parti travailliste anglais, qui avait rendu hommage aux terroristes qui s’en étaient pris à des athlètes israéliens...voilà c'est ça la gauche aujourd'hui...la NUPES s n’a rien dit et a encore signé un chèque en blanc à Mme Simmonet et Mme Obono pour cette visite pour le moins, inquiétante.
Vous êtes donc inquiète des résultats des législatives dans les circonscriptions de l'étranger ?
Inquiète non, car le second tour permettra des alliances et la mise en place d'un front républicain face aux extrêmes. Toutefois la percée de l'extrême gauche me surprend car ces circonscriptions sont habituellement de droite modérée ou de gauche progressiste, à la Strauss Kahn. Alors oui c'est un peu surprenant et cela ne peut s'expliquer que par une lassitude face aux dirigeants en exercice. Il leur faudra donc se réinventer en urgence pour sauver le cadre républicain qui se fissure chaque année un peu plus.