Les conclusions du dernier rapport de la fondation Abbé Pierre sont sans appel : les femmes en sont clairement les premières victimes. Elles sont moins souvent propriétaires. Et, dans un tiers des cas, ce sont elles qui doivent quitter le logement en cas de rupture.
Mal-logement : "La descente aux enfers"
Isabelle est aujourd’hui sans domicile fixe, en attente de relogement, dans la région lilloise. Elle a perdu son logement quand elle a perdu son emploi, alors qu’elle élevait seule son enfant. "J’ai privilégié le paiement des études supérieures de mon enfant. J’ai perdu mon emploi. Le temps que tout se débloque au niveau des prestations sociales, cela a été la descente aux enfers."
"J’ai vu arriver un huissier chez moi avec deux policiers en civil et des déménageurs, qui m’ont demandé de quitter mon appartement en dix minutes. J’ai juste eu le temps de prendre quelques habits, de me réfugier dans ma voiture en pleurant. Je ne comprenais pas ce qui m’arrivait. Trouver un accord avec le propriétaire était trop compliqué."
🔴 Mal-logement en France : les femmes et les mères célibataires davantage vulnérables
🗣️Témoignage d'Isabelle, en attente de relogement "On me dit qu'il n'y a pas de logement social ou que je ne suis pas prioritaire. Et c'est moi qui finance mon hôtel : 1 500 euros par mois !" pic.twitter.com/xPTIwnwFxa
— Sud Radio (@SudRadio) February 2, 2023
Pas de place en logement social
Isabelle n’a pas pu bénéficier d’un logement social. "J’ai même écrit au préfet du Nord et à Monsieur Macron, au maire de la commune dans laquelle je me situe. Je me suis tournée vers différents organismes : Secours Populaires, Fondation Abbé Pierre, tous les services sociaux. Malheureusement, on me dit qu’il n’y a pas de logement social, que c’est impossible. Je vis à l’hôtel, le finance à hauteur de 1.500 euros par mois. Il y a des logements libres partout, mais on me dit que je ne suis pas prioritaire."
Isabelle a retrouvé un emploi. "Je suis secrétaire médicale, mais quand vous avez une dette au niveau d’un bailleur social, vous êtes très mal vu. Mon dossier Dalo est seulement passé en commission début janvier. Il faut attendre, les procédures sont très longues. Je voudrais que les politiques m’entendent, car je n’ai eu aucun retour de leur part. Je vois des femmes autour de moi dans la même situation, dans la détresse, et cela ne va pas aller en s’arrangeant."
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