"Combien de collègues ne pensent pas, en descendant au vestiaire, à se mettre une balle dans la tête parce qu'ils subissent la pression!?"
Reportage de Clément Bargain à la manifestation
"Le problème de la police, c'est la justice. On demande à ce que les peines soient appliquées", résument ces manifestants, policiers ou citoyens venus en signe de solidarité. Pour revenir sur cette mobilisation, David-Olivier Reverdy, secrétaire national "province" pour le syndicat Alliance Police nationale, était interviewé dans "le coup de fil du matin" sur Sud Radio ce jeudi.
"Une énorme marée bleue"
"Il faut féliciter l’ensemble des citoyens et des policiers qui sont venus extrêmement nombreux, estime David-Olivier Reverdy, secrétaire national "province" pour le syndicat Alliance Police nationale. 35.000, c’était une marée humaine, une énorme marée bleue. Après, ce rassemblement n’est pas une fin en soi. On ne ne va pas s’arrêter là, nous attendons des actes."
"Les politiques sont venus nombreux, avec leur écharpe tricolore, le ministre de l’Intérieur a fendu la foule." Sa visite a-t-elle été appréciée ? "C’était un soutien à nos collègues blessés ou tués. Mais il faut aussi avoir des revendications, il ne suffit pas d’être dans l’émotion. Que fait-on après ? Effectivement, nous manifestions pour la fermeté des lois, l’application des lois que la justice ne fait pas. Le soutien du ministre en dit long par rapport à ce qui se passe dans la justice."
"C'est le ministère de l'Injustice"
N’y a-t-il pas déjà de petites avancées, telle la période de sureté ? "Là, on parle des meurtres. Plus de 30 collègues sont blessés au quotidien. Ce n’est pas en portant la peine sur le meurtre à 30 ans que cela va changer quelque chose." Que faudrait-il ? Des peines plus efficaces ? "Il ne faut pas durcir les peines qui existent. Tout existe dans le code pénal, il faut juste qu’elles soient appliquées.Quid de l’application de la peine ? Si c’est une question de surpopulation carcérale, il suffit de créer des places de prison. C’est aussi par idéologie, la conviction du magistrat qui ne veut pas appliquer cette peine."
À Grigny, un policier a ainsi eu 180 jours d’ITT avec des séquelles graves suite à une agression. L’auteur des faits n’aura eu qu’une admonestation parce qu’il était mineur. "En fait, on n’a pas l’impression que c’est le ministre de la Justice, mais de l’Injustice aujourd’hui. Les policiers le ressentent comme cela. Aujourd’hui, il n'y a plus d’intervention banale, la violence est banalisée. L’intervention la plus anodine peut être celle dont on ne rentrera pas. On a plus peur de l’administration que le délinquant a peur de la justice. C’est quand même dramatique. Il faut que l’on puisse intervenir selon les règles en vigueur et que, derrière, ce soit suivi d’effet. On oublie beaucoup les victimes dans tout cela."
"On ne fait plus peur en tant que policiers, la justice ne fait plus peur !" - Ombeline, policière, au micro de Clément Bargain
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