Dans un livre écrit en 2015, L'ambigu Monsieur Macron, Marc Endeweld est le premier à avoir décrit la toile en train de se tisser autour du couple Macron. Aujourd'hui, au deuxième anniversaire de l'arrivée du président à l'Élysée, Marc Endeweld écrit dans son nouveau livre Le grand manipulateur, les réseaux secrets de Macron (aux éditions Stock), qu'"Emmanuel Macron, pendant la campagne, a utilisé tous les réseaux possibles et avouables de la République et les a souvent ensuite oubliés".
"Emmanuel Macron qui se présentait comme l'homme neuf, a utilisé énormément de vieux réseaux de la République, d'influence et de lobbying"
"Pendant la campagne présidentielle, quand Emmanuel Macron est apparu à partir du mois de février comme le sauveur de toute une partie d'intérêts économiques, énormément de personnes sont venues vers lui et lui ont proposé leurs services, de droite comme de gauche, explique Marc Endeweld au micro de Patrick Roger. Je me suis aperçu qu'Emmanuel Macron qui se présentait comme l'homme neuf, a utilisé énormément de vieux réseaux de la République, d'influence et de lobbying, qui travaillent dans les secteurs notamment du commerce international, de l'armement, de la défense, de la sécurité, du renseignement. Une zone peu connue du grand public.
Je me suis également intéressé aux réseaux politiques : Michel Charasse, illustre figure de la Mitterrandie, est depuis le début du quinquennat un des visiteurs du soir du président de la République. Emmanuel Macron a utilisé des plus jeunes, vingtenaires ou trentenaires avec très peu d'expérience politique, y compris au cœur même de l'Élysée, et il a utilisé au contraire des plus vieux, de plus de 65 ans, pour contourner les partis politiques PS et LR et les technos qu'il y avait dans ces partis-là, de 40 ans et 50 ans".
Il y a beaucoup de témoignages assez forts dans le livre. Pourquoi se sont-ils confiés ? "Une partie d'entre eux sont déçus du Macronisme, à la fois par la pratique du pouvoir d'Emmanuel Macron, très verticale, autoritaire voire autoritariste, très secrète, cloisonnée. On n'est pas du tout dans le renouvellement de la pratique politique. Ils s'aperçoivent qu'autour d'Emmanuel Macron, une sorte de parti unique s'est constitué car les forces institutionnelles sont affaiblies.
"Il séduit, il utilise et il jette"
Emmanuel Macron s'est appuyé dans un premier temps sur les grands patrons mais ensuite, il n'est pas revenu vers eux, d'où un sentiment de trahison. Dès 2013, quand il était au service de François Hollande, il rencontrait à tour de bras des grands patrons et des communicants, il organisait des réunions secrètes de communicants dans le dos de François Hollande pour préparer sa future ambition politique. Il a même été aidé d'un illustre conseiller de Nicolas Sarkozy, Franck Louvrier.
Il a rencontré et séduit les grands patrons. Une phrase revient dans la bouche de plus d'une dizaine d'interlocuteurs : 'il séduit, il utilise et il jette'. Depuis un an, une partie du grand patronat commence à prendre ses distances".
Marc Endeweld écrit que Brigitte Macron a été à la manœuvre à un point considérable. "Brigitte Macron a un rôle extrêmement important. Elle a été enseignante à Franklin où la grande bourgeoisie économique place ses enfants, notamment des grands patrons comme Bernard Arnault.
Emmanuel Macron ne fait confiance qu'à une seule personne : sa femme qui a un vrai rôle politique à ses côtés. Elle a fait passer des entretiens d'embauche à différentes personnes. On est dans la petite cour de la Ve République, mais réduite à sa portion congrue. Emmanuel Macron ne dispose pas de parti politique en tant que tel donc il n'a pas de contre-pouvoir, y compris dans sa majorité. Il est seul maître à bord, il apparaît à la fois entouré mais en fait, extrêmement seul."
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