Le mariage forcé existe encore et toujours. On parle de 50.000 femmes qui subissent cette pratique en France. Ashfan Riaz, Française mariée de force au Pakistan, a écrit "Ils m'ont mariée de force" (City éditions).
De jeunes filles mariés sous pression psychologique
"Cela arrive à beaucoup de personnes, explique-t-elle. J’étais au Pakistan quand j’avais 25 ans. J’y suis allée pour de simples vacances. On se retrouve coincé dans une sorte de toile d’araignée quand on arrive dans nos pays d’origine. En fait, nos parents nous emmènent en mode vacances, et l’on se trouve accaparé par la famille. Plein de filles sont mariées sous pression psychologique, elles n'ont pas le choix."
"On vous fait un peu de lavage de cerveau et beaucoup de chantage affectif pour accepter un mariage là-bas." Pourtant, Ashfan Riaz vivait dans la région de Lyon. "On est tous un peu avertis, mais je ne pensais pas que ma famille pouvait en arriver là, à me rendre légume. J’avais clairement dit 'je ne veux pas'. De là, a commencé la pression psychologique pour que je finisse par dire oui et revienne en France avec la bague au doigt."
"J'étais au Pakistan pour des simples vacances. Je ne pensais pas que mes parents seraient capables de me faire ça..."
🔴 Témoignage d’Afshan Riaz, française mariée de force au Pakistan, dans le #GrandMatinhttps://t.co/F1qKP9NdTH pic.twitter.com/Hi7WvRKdpS
— Sud Radio (@SudRadio) October 5, 2023
"Tu vas me rendre fier si tu te maries"
"J’ai une relation très particulière avec mon papa, que je détaille dans le livre, raconte Ashfan Riaz. Il est très strict, très tyran. Cela faisait cinq ans qu’il ne m’adressait pas la parole. Il a commencé à me donner beaucoup d’amour. Il a joué sur cette corde sensible du manque d’affection, en disant 'tu vas me rendre fier si tu te maries'."
Ashfan Riaz a fini par parvenir à divorcer, mais continue de subir un véritable cyber-harcèlement sur les réseaux sociaux. "Cela fait deux ans que je subis cela de la part de personnes malveillantes qui n’acceptent pas que je dénonce ce fléau. Je sais que mon combat ne touche pas que les pratiques culturelles du Pakistan. Je suis de religion musulmane, je dis tout le temps que la religion n’a rien à voir là-dedans."
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