Alors que la problématique du nombre de places en crèche se pose de plus en plus sur une bonne partie du territoire, voilà une décision qui ne devrait pas arranger la situation à Marseille (Bouches-du-Rhône). Située dans le 13ème arrondissement de la ville, la crèche des Oliviers va en effet être fermée à cause de… la pollution automobile. La proximité de l’établissement avec la future rocade L2 dont l’ouverture est prévue pour cet été a en effet poussé la mairie à invoquer le principe de précaution.
"Le principe est de ne pas confronter les enfants au risque d’avoir deux ou trois jours de pollution excessive liée à des conditions météorologiques", assure Catherine Chantelot, adjointe à la mairie chargée des crèches, au micro de Sud Radio. Mais le mal n’est-il pas déjà fait, avant même l’inauguration de cette rocade ? C’est ce qu’assure Richard Hardouin, de France Nature Environnement, qui souligne que la pollution du quartier du Merlan est de notoriété publique. "Un dépassement hors normes pour le dioxyde d’azote ! Depuis 2014, on sait que la qualité de l’air et de l’environnement n’est pas satisfaisante d’un point de vue légal", lance-t-il. Un point de vue que semble partager cette mère d’un enfant en grande section. "Cet hiver, il a enchaîné beaucoup de maladies respiratoires, et on nous dit d’un coup que ça va être sur-pollué alors que ça l’était déjà !", s’emporte-t-elle.
"On a eu des maladies récurrentes au niveau respiratoire"
Elle aussi maman d’un pensionnaire de la crèche des Oliviers, Laura ne décolère pas. "On est très en colère, déjà parce qu’il n’y a pas assez de places en crèche à Marseille, mais aussi suite aux motifs de la fermeture (hygiène, pollution de la rocade L2). Savoir que nos enfants ont été exposés à cette pollution pendant les premières années de leur vie, quand ils sont les plus fragiles… On a eu des maladies récurrentes au niveau respiratoire, dont on ne connaissait pas la cause. Je ne dis pas que c’est à cause de cette pollution, mais ça peut être une hypothèse. On n’a pas été informés de tout ça !", regrette-t-elle.
De son côté, la mairie assure que les 35 enfants concernés retrouveront tous une place dans d’autres crèches de la ville.
Un reportage de Lionel Maillet