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Marseille : "on ne peut pas laisser grandir les enfants dans ce contexte-là"

À Marseille, dans les quartiers nord marqués par la délinquance, un professeur de collège a monté un collectif pour faire changer les choses. Selon lui, la violence se banalise. Reportage de Lionel Maillet.

Le collectif Pas de quartier pour l’insécurité demande, entre autres, des renforts de police pour lutter contre la violence dans les quartiers Nord de Marseille. AFP PHOTO/ GERARD JULIEN (Photo by GERARD JULIEN / AFP)

À Marseille, dans les quartiers nord marqués par la délinquance, un professeur de collège a monté un collectif pour faire changer les choses. Selon lui, la violence se banalise. Reportage de Lionel Maillet.

 

La violence, "c’est des faits du quotidien"

"Pas de quartier pour l’insécurité", tel est le nom, sans équivoque mais marqué d’un jeu de mot, qu’a choisi pour le collectif Romain Brunet, élu des quartiers Nord de Marseille et professeur d’Histoire Géographie. La violence, "c’est des faits du quotidien", explique-t-il en prenant en exemple un professeur du lycée Jules Ferry, dans le 14e arrondissement de Marseille, "qui se fait caillasser en plein cours de sport".

"C’est des jeunes délinquants qui, aujourd’hui, le font en toute impunité."

 

"On ne va même plus porter plainte, maintenant"

La montée de la violence dans les établissements scolaires est remarquée aussi par les parents d’élèves, qui ont peur de parler : "franchement, je pense qu’il y a beaucoup de peur". "Il y a plein de gens, ils ne veulent plus d’insécurité, plus de violence." Pourtant, selon lui, "ils n’osent pas dire, ils n’osent pas parler, ils n’osent pas se plaindre."

"On ne va même plus porter plainte, maintenant. Pour les enfants, ce n’est pas normal, on ne peut pas les laisser grandir dans ce contexte-là."

 

Certaines personnes "ont même peur de sortir avec leur enfant en bas du parc"

Le Collectif "Pas de quartier pour l’insécurité" demande plus de moyens, notamment policiers. "Il faudrait plus de police aux abords des écoles", estime Paul Bellaïche, père de famille à la cité Val Plan. Certaines personnes "ont même peur de sortir avec leur enfant en bas du parc" et se retrouvent donc "confinés dans leur maison".

"Il peut y avoir des tirs : il y a cinq ou six ans, il y a eu un règlement de comptes devant l’école, et il y a eu un mort aussi."

Un appel qui semble avoir été, en partie, entendu : Marseille devrait recevoir avant la fin de l’année 2021 un renfort d’une centaine de policiers.

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