Un employé a été licencié de l’aéroport de Marseille Provence pour avoir distribué les repas et sandwich invendus aux SDF.
Marseille : il voulait lutter contre le gaspillage
Cela faisait pratiquement 30 ans que Sabri (son prénom a été modifié) y travaillait. "Je travaillais pour SSP, un sous-traitant, de la restauration spécialisée dans les gares et les aéroports. Ils ont récupéré la concession en 2017. Food, Prêt à manger… Ils ont plein de grandes enseignes."
"Depuis un moment, à la fin de la journée, à la fermeture des points de vente, la plupart des chefs de service me connaissaient. J’ai toujours voulu lutter contre le gaspillage, et il y a des personnes en situation assez précaire. Pour ne pas jeter, ils m’appelaient pour récupérer leurs invendus encore mangeables un jour ou deux."
"Je ne dors plus, je suis sous antidépresseurs, je suis traumatisé par l'attitude de la direction ! Elle a été inhumaine" : Viré pour avoir distribué des repas invendus aux SDF, il témoigne #GrandMatinhttps://t.co/N2EjnUFUwR pic.twitter.com/vdHaococAc
— Sud Radio (@SudRadio) April 15, 2025
Une pratique connue depuis longtemps
"Des sandwiches, des salades, des plats, des desserts, des choses encore bonne à manger. Cela me tenait vraiment à coeur que cela n’aille pas à la poubelle. Il y a une recrudescence de personnes sans abri, en grande difficulté. Tout le monde les voit tous les jours." La direction de ce sous-traitant savait-elle qu’il faisait cela ? "Mais bien entendu, je me tue à le dire. Cela fait 30 ans que je le fais devant les caméras de surveillance. Ce n’est pas possible que le directeur des opérations dise qu’il n’est pas au courant. Je n’ai pas demandé d’argent pour cela, tout le monde peut en attester. Moi, je marche avec le cœur, je ne vais pas en profiter."
"Je ne dors plus, je suis sous antidépresseurs, je suis traumatisé par l'attitude de la direction ! Elle a été inhumaine", confie-t-il. En sus de Sabri, un sous-directeur, un chef de service et un manager ont été licenciés. Dans un communiqué, l’entreprise dit refuser que les dons alimentaires soient distribués de manière informelle, non encadrée et opaque. "Ils ne se sont jamais engagés pour les normes alimentaires. Quant au respect des normes d’hygiène, ces produits allaient à la poubelle. Cela fait trois décennies que tout l’aéroport le fait. La pratique est connue."
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