Masques : "C'est aux Français de bouder les magasins qui délirent sur les prix !"

jeudi 30 avril 2020 à 10:32

Société

Les artisans et les petits patrons peuvent désormais acheter des masques alternatifs dans les bureaux de tabac. Dès lundi 4 mai, ce sera le cas de l’ensemble des particuliers, qui pourront aussi se rendre en grande surface. Combien coûteront les 38 millions de masques grand public livrés pour la semaine du 11 mai ? Alors que le gouvernement refuse d’encadrer les prix, cette question inquiète les consommateurs.

Certains supermarchés vendront des masques grand public à partir du 4 mai. © AFP

Reportage de Grâce Leplat pour Sud Radio

"Le prix des masques est scandaleux, surtout quand on voit le prix dans les autres pays"

Flore attendait avec impatience de pouvoir acheter son masque au tabac du coin, mais"5 euros, ça me paraît démesuré regrette-t-elle. Je trouve le prix des masques scandaleux, surtout quand on voit le prix dans les autres pays" ajoute-t-elle. En Espagne, le masque coûte moins d’1 euro, mais il est à usage unique. En France, les masques vendus par les buralistes sont lavables et réutilisables une vingtaine de fois, soit 25 centimes l’utilisation.

Flore attend de voir si sa commune pourra lui en fournir gratuitement : "beaucoup de villes vont mettre à disposition des masques gratuitement pour les habitants, pourquoi l'initiative n'est-elle pas la même pour toutes les villes, pourquoi y a-t-il des inégalités ?" s'interroge-t-elle. C’est au maire de décider ou non de distribuer des masques.

"C'est aux Français de bouder les magasins qui délirent sur les prix !"

Pour la grande distribution, ce sera entre 2 et 3 euros, donc un peu plus de 10 centimes à chaque fois. "Les masques n'ont pas le même coût parce que ce ne sont pas toujours les mêmes masques avec la même garantie de sécurité ni les mêmes matières explique Yves Puget, directeur de la rédaction du magazine LSA spécialisé dans la consommation. Laissons les distributeurs fixer leurs propres prix, c'est logique estime-t-il. C'est aux Français de bouder les magasins qui délirent sur les prix !"affirme-t-il.

Si vous n’en avez pas reste une solution : le fabriquer vous-même. Le site de l’Afnor vous accompagne pour confectionner pas à pas votre masque maison.

"Ça paraît compliqué pour des adolescents de penser qu'ils vont garder leur masque tout le temps, sans le toucher ni s'amuser avec"

À partir du 11 mai, certains élèves reprendront le chemin de l’école. Masque sur le nez, et pour certains déjeuner dans le sac. Quand les mesures sanitaires ne pourront être appliquées, les cantines resteront fermées. Aurélie Montagney, membre de la FCPE, association des parents d’élèves de Dordogne, s'inquiète : "ça va être compliqué pour les parents de s'organiser confie-t-elle. Il y aura des disparités entre les enfants du fait du contexte familial, économique, ce qui créera peut-être même des tensions au sein de la classe en termes du contenu du repas". Cette mère de famille s'inquiète également du respect de la chaîne du froid, de l'organisation et du nettoyage.

Le 18 mai, ce sera au tour des collégiens : le masque sera obligatoire pour les élèves et les professeurs, y compris en classe. Une absurdité pour Jean Rémi Gérard, président du SNALC, syndicat national des lycées et collèges : "ça paraît compliqué pour des adolescents de penser qu'ils vont garder leur masque tout le temps, sans le toucher ni s'amuser avec dans certains cas, reconnaît-il. C'est pour ça qu'on continue de demander que la reprise pour tout le monde soit en septembre et qu'on ne s'amuse pas à faire reprendre un simulacre d'école à on ne sait pas qui, puisqu'on ne sait pas quels collèges seront en zone verte".

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