Djihadistes : Mathieu Delahousse dénonce deux fausses approches
Mathieu Delahousse a tout d’abord mis en garde contre une vision simpliste du djihadisme. "Sur ce sujet-là nous sommes tous pris en otage par des idéologies qui nous empêchent d’ouvrir les yeux. Il y a une vision naïve ('ces djihadistes sont partis là-bas par accident'). Et puis il y a ceux qui pensent : 'Ils sont amis avec ceux qui ont perpétré le massacre du Bataclan. Pourquoi s’encombrer d’une justice avec ces gens-là au lieu de leur mettre une balle dans la tête tout simplement ?'. Je pense que ces gens ont aussi tort que les précédents", a-t-il déclaré au micro d’André Bercoff.
Pour Mathieu Delahousse, la voie judiciaire est difficile mais nécessaire
"Il y a donc deux options : la justice ou la guerre. S’agissant de la guerre, il y a des opérations d’élimination sur le théâtre extérieur. Il s’agit de tuer, avec l’aval du Président de la République, un combattant dont on sait pertinemment qu’il est coupable. C’était par exemple le cas de Rachid Kassim, le cerveau des attentats de Saint-Étienne-du-Rouvray, tué par un drone américain sur ordre de l’État-major français.
Mais l’élimination de 130 djihadistes qui vont revenir, voire des milliers de personnes qui sont considérées comme radicalisées sur le sol français, ce n’est pas envisageable", a expliqué Mathieu Delahousse, avant d’ajouter : "La justice, ce n’est pas facile, mais je pense qu’il faut militer pour que la justice trouve son chemin".
Certains djihadistes sont des brebis égarées qui veulent trouver leur place
Pour Mathieu Delahousse, l’endoctrinement djihadiste n’est pas uniquement le résultat d’une exposition à un discours de haine. "Tout comme le nazisme s’était introduit dans les âmes et les parcours individuels des gens dans l’Allemagne des années 1930, le djihadisme fait partie de la vie de centaines de personnes. Ce qui me frappe, c’est des jeunes femmes qui tombent amoureuses, ou encore des jeunes gens qui veulent se construire un avenir parce que l’école ne leur propose rien.
Ce n’est pas uniquement un endoctrinement de haine, c’est parfois aussi des gens qui veulent trouver leur place. Le rôle de l’école, de la société et des médias est donc de leur dire : 'La place que vous choisissez là n’est pas la bonne'", a-t-il estimé au micro d’André Bercoff.
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