Reportage de Lionel Maillet pour Sud Radio
McDonald's solidaire : "Il n'y a pas de critères, on fonctionne à la confiance"
Dans les cuisines de l’ancien McDonald's, les hamburgers ont disparu depuis bien longtemps. Aujourd'hui, on y prépare des colis alimentaires. "On reçoit beaucoup de légumes en dons et on achète des produits secs via une cagnotte solidaire", explique une bénévole. "On ne fonctionne qu'avec des dons". La plateforme solidaire baptisée "l’après M" vient en aide à plus de 4.000 familles.
"Les mères de famille font la queue avec leurs enfants pour pouvoir manger un bol de soupe, trouver un peu de réconfort", se réjouissent Faustine et Farida. "Il n'y a pas de critères, on fonctionne à la confiance. On considère que si les personnes ont fait le pas de venir jusqu'ici, c'est que leur situation est suffisamment difficile". "Les politiques mangent à leur faim, souligne Farida. Ils arrivent tous en vous caressant le dos au moment des élections, mais une fois élus, il n'y a plus rien !", fustige-t-elle.
"On cherche à voter pour des personnes qui nous ressemblent mais aujourd'hui qui nous ressemble ?"
Dans les quartiers Nord de Marseille, c’est Jean-Luc Mélenchon qui est largement arrivé en tête au 1er tour il y a 5 ans. "On nous parle de pouvoir d'achat, mais la chose est simple : il faut donner des moyens pour acheter !, estime Fati Bouaroua, l’un des responsables de la structure. Est-ce que vous avez entendu des propos sur la politique des quartiers ?, interroge-t-il. Ce qu'on veut, c'est que les gens aient les moyens de se nourrir par eux-mêmes. On veut du travail, des ressources !"
Ancien employé de McDonald's, Kamel Guemari s’est battu pour récupérer les locaux et faire de l’aide alimentaire. D'après lui, "il y a un délaissement, une fracture sociale. On n'arrête pas de nous pointer du doigt mais la richesse de Marseille est dans ces quartiers. Mais on ne la voit pas parce qu'elle se lève à 3h ou 4h du matin pour nettoyer nos rues, nos bureaux, nos hôpitaux. On cherche à voter pour des personnes qui nous ressemblent mais aujourd'hui qui nous ressemble ? Qui pense à nous ? Qui nous tend la main ?"
Début mai quelques jours après l’élection, "l’après M" va se transformer en fast food social où les clients paieront en fonction de leurs revenus.
Aurélie
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