"Pourquoi stopper cette dynamique ?"
"J’ai reçu un petit mail lundi matin, comme l’ensemble de mes confrères. Et cela m’a mis tout de suite en colère, explique le Dr Nicolas Brugère, médecin généraliste à Bordeaux et adhérent de la Confédération des Syndicats Médicaux Français (CSMF) Depuis le début de la vaccination, à peu près trois mois, environ 4 millions de personnes ont reçu une première dose. Deux autres millions de personnes ont reçu deux doses. Et nous, médecins généralistes, nous n’avons le droit de vacciner que depuis trois semaines."
"En trois semaines, c’est un chiffre donné par le Professeur Salomon, Directeur Général de la Santé, 1,6 million de vaccins ont été commandés par les médecins généralistes et seront faits. Tout d’un coup, on arrête cette dynamique, c’est invraisemblable. On est largement derrière les Allemands, les Anglais, les Américains… Pourquoi stopper cette dynamique ?"
"Cent rendez-vous que l'on va devoir annuler"
Cette décision a-t-elle été prise au profit des pharmaciens ? "Non, ils n’auront droit qu’à un vaccin la semaine prochaine, estime le Dr Brugère. C’est tout simplement parce que l’on va manquer de doses pour les quinze jours qui viennent. Et plutôt que de donner ces doses aux généralistes qui vaccinent leurs patients qu’ils connaissent, on a donné ces doses dans des centres de vaccination. Les patients vont devoir prendre rendez-vous, loin de chez eux. C’est incohérent."
"Nous ne sommes pas en colère contre les pharmaciens, précise ce médecin généraliste. Nous ne sommes pas contents, les pharmaciens ne sont pas heureux, et les patients sont aussi en colère. A-t-il dû annuler des rendez-vous ? "Dans mon cabinet, nous sommes trois médecins. Nous avions anticipé cent rendez-vous, que l’on va devoir annuler." Résultat : le sentiment que l'on navigue à vue à la DGS : "Souvenez-vous des masques, des dépistages, et maintenant les vaccins… Le directeur général de l’ARS en Aquitaine nous a dit un jour faire plus confiance au système hospitalier. Ils ne nous connaissent pas bien, alors que nous sommes à proximité des patients et que cela marche."
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