Un homme d'une vingtaine d'années a été interpellé samedi à Cannes (Alpes-Maritimes) et hospitalisé en psychiatrie après avoir menacé des policiers avec un couteau près du commissariat de la ville, a-t-on appris de sources policière et judiciaire.
L'homme, un Marocain de 21 ans en situation irrégulière, faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire (OQTF), a indiqué à l'AFP une source policière.
Selon un communiqué du parquet, l'homme, "armé d'une arme blanche", se trouvait sur le parking extérieur du commissariat de Cannes à 10H45 quand il s'est approché "en se montrant menaçant d'un véhicule sérigraphié avec à son bord un équipage de police".
Il a ensuite suivi le véhicule qui s'était déplacé sur l'esplanade devant le commissariat, et a été interpellé par des policiers appelés en renfort, dont l'un a fait usage de son pistolet à impulsion électrique.
"Au cours de son interpellation, des témoins l'auraient entendu prononcer les mots +Allah akbar+ et faire part d'intentions suicidaires", a indiqué, dans le communiqué, le procureur de la République de Grasse, Damien Savarzeix, qui n'a pas précisé la nationalité de la personne interpellée.
Il a ensuite été placé en garde à vue, et l'enquête confiée à la police judicaire de Nice pour "tentative de meurtre sur personne dépositaire de l'autorité publique".
Lors de sa garde à vue, il a déclaré avoir "agi sur instruction de voix" au médecin, lequel a "préconisé une hospitalisation d'office, l'intéressé étant en rupture de traitement pour une pathologie mentale", a ajouté le procureur.
"Encore un qui va être désigné irresponsable par la Justice?", s'est interrogé samedi dans un message sur X le maire LR de Cannes, David Lisnard, affirmant que "le même individu avait été arrêté il y a quelques jours par la police municipale après avoir dégradé un véhicule du service".
Selon le parquet, l'homme avait déjà été condamné à deux reprises en région parisienne, à 6 mois avec sursis en 2023 pour vol aggravé, et à 3 mois avec sursis en 2024 pour vol en réunion.
Le 11 mars, il avait été déféré au parquet de Grasse en vue d'une reconnaissance préalable de culpabilité pour dégradation d'un véhicule de police municipale. Il avait alors été "condamné à une amende de 300 euros et 5 ans d'interdiction du territoire français", a précisé le procureur.
En novembre 2021, le même commissariat de Cannes avait déjà été le théâtre d’une agression au couteau lorsque quatre policiers avaient été attaqués par un ressortissant algérien muni de papiers italiens.
L’individu avait expliqué son geste en disant être possédé par un "djinn", un démon qui l’avait poussé à se radicaliser.
Le parquet national antiterroriste n’avait pas retenu la qualification terroriste et une expertise psychiatrique avait conclu à une abolition du discernement du fait d'un épisode aigu de schizophrénie.
Dans cette affaire, une audience s'est tenue le 13 mars dernier devant la chambre de l'instruction de la cour d'appel d'Aix-en-Provence, qui doit rendre son délibéré le 27 mars.
AFP / Nice (AFP) / © 2025 AFP