Anthony Borré : "Les bailleurs sociaux ont un rôle à jouer"
Pourquoi cette décision d’expulsion ? "J’ai pris mes fonctions il y a un an à la tête de cet office HLM qui compte 20.000 logements. J’ai considéré avec Christian Estrosi qu’il était impératif de lutter contre le trafic de stupéfiants, explique Anthony Borré, premier adjoint LR au maire de Nice et président de l'Office de Côte d'Azur Habitat. C’est d’abord la responsabilité de l’État, mais les bailleurs sociaux ont un rôle à jouer."
"J’ai signé une convention avec le procureur de la République de Nice et le préfet avant de pouvoir échanger des informations sur les locataires qui commettent des actes de délinquance ou du trafic de stupéfiants, détaille-t-il. En l’occurrence, cette famille est connue pour des dégradations de biens publics, pour des difficultés dans le comportement du fils de la locataire qui vient d’être condamné à 1 mois de prison pour trafic de stupéfiants."
Anthony Borré: "Je ne rends pas la mère complice"
"Je ne rends pas la mère complice, insiste Anthony Borré. Mais chaque locataire signe un document selon lequel il est responsable des personnes qu’il héberge, en particulier lorsqu’il s’agit d’un de ses enfants. Qu’il soit majeur ou mineur, lien de parenté ou non, il est responsable de ceux qu’il héberge. Depuis 2018, nous avons gradué les sanctions, envoyé des lettres d’avertissement, essayé de nouer un contact avec la famille. Les faits sont prouvés et graves. J’ai été contacté par de nombreux bailleurs sociaux et maires. Chacun a un rôle à jouer contre le trafic de stupéfiants qui gangrène ces quartiers. Qui veut élever ses enfants dans un quartier où l’on deale en bas de l’immeuble ?"
Le monde associatif parle d’une mesure injuste. "Je leur dirai que c’est une mesure prise par décision de justice. Il a fallu prouver au tribunal l’ensemble des faits que je viens d’indiquer. Je réponds à ces familles que la ville de Nice, le bailleur social, sont toujours à leur disposition pour des mesures de soutien à la parentalité. Cette famille n’a pas fait de telles démarches. Le tribunal a décidé l’expulsion. Il est plus difficile de vivre dans certains quartiers que dans d’autres. Il me semble tout à fait normal que l’on puisse aussi offrir de la quiétude à ceux qui y habitent. Elle n’a pas encore été expulsée ; désormais, il appartient au préfet de voir à quel moment cela peut avoir lieu et elle peut faire appel de ce jugement."
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