Reportage Sud Radio d’Alexandre de Moussac
David a 13 ans de régie, c’est comme ça qu’on dit à la RATP. Vendredi, il sera en grève, mais part déjà défaitiste: "Si on regarde le mouvement des gilets jaunes, ça fait combien de temps qu'ils font quelque-chose? Est-ce que l'Etat a actionné quoi que ça soit? On va marquer le coup en disant qu'on n'est pas d'accord mais je pense que l'Etat a décidé... On a tous des crédits sur la tête, c'est pas possible. On fait une journée, mais trop longtemps ça serait pas possible".
Ne dîtes pas ça à Franck, il est chauffeur depuis près de 20 ans. Ce syndicaliste veut se mobiliser pour sauver sa retraite. "Je suis rentré à la régie pour la retraite, pas pour autre-chose. Faut regarder les horaires qu'on a, à quelle heure on rentre, à quelle heure on mange... On travaille le matin, on revient l'après-midi, parfois le soir..."
Karim sera au volant de son bus de la ligne 22 vendredi. Hors de question de faire grève, et pour une bonne raison: "Une journée, ça sert strictement à rien. Il faut faire grève un mois ou rien. La RATP a ce qu'il faut pour tenir tranquille une semaine, ou même un mois". Un mois, on en est loin. La dernière grève d’envergure n’avait pas tenu plus de 10 jours.