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Meurtre de Lola en 2022: vers un procès aux assises pour Dahbia Benkired

Les assises se profilent pour Dahbia Benkired: le parquet de Paris a requis un procès contre cette Algérienne de 26 ans suspectée du meurtre, accompagné de viol et d'actes de barbarie, de la jeune Lola, fin 2022 à Paris.

STEPHANE DE SAKUTIN - AFP/Archives

Les assises se profilent pour Dahbia Benkired: le parquet de Paris a requis un procès contre cette Algérienne de 26 ans suspectée du meurtre, accompagné de viol et d'actes de barbarie, de la jeune Lola, fin 2022 à Paris.

Dans ce dossier qui avait suscité un vif émoi en France, le ministère public a confirmé lundi à l'AFP l'information de RMC selon laquelle il avait requis le 9 septembre la mise en accusation de Dahbia Benkired.

Les infractions retenues par le parquet sont meurtre sur mineur de 15 ans accompagné de viol, torture ou actes de barbaries, ainsi que viol sur mineur avec torture ou acte de barbarie.

Ces deux crimes, s'ils étaient finalement retenus par le juge d'instruction qui décidera in fine du renvoi en procès, font encourir la perpétuité.

Le vendredi 14 octobre 2022, Lola, qui n'était pas rentrée du collège dans l'après-midi, est retrouvée sans vie dans une caisse en plastique, dans la cour intérieure de l'immeuble de la capitale où elle habitait.

En cherchant sa fille, son père, gardien de la résidence, voit sur les images de vidéosurveillance Lola entrer dans le hall vers 15h15 avec une femme qu'il ne connaît pas. Cette dernière ressort de l'immeuble vers 17h00, tirant de lourds bagages dont une malle en plastique.

La brigade criminelle de la police judiciaire parisienne interpelle dès le samedi matin à Bois-Colombes (Hauts-de-Seine) la suspecte, Dahbia Benkired, une jeune Algérienne née en 1998, entrée légalement en France en 2016 avec un titre de séjour d'étudiant.

Elle était sous le coup d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) depuis deux mois. Le fait qu'elle était toujours présente en France avait suscité de virulentes critiques à droite et à l'extrême droite.

Le gouvernement avait en retour fustigé "l'indécence" de cette "récupération politique".

- "Conduites manipulatoires" -

Plusieurs centaines de personnes, dont de nombreux collégiens, avaient participé à une émouvante marche blanche en hommage à Lola.

"C'est dans ces moments difficiles, d'une violence extrême, que le meilleur côtoie le pire", avait déclaré sa mère à la foule.

Des habitantes déposent des messages et des fleurs devant un portrait de Lola dont le corps a été retrouvé dans une malle, le 21 octobre 2022 à Paris

Des habitantes déposent des messages et des fleurs devant un portrait de Lola dont le corps a été retrouvé dans une malle, le 21 octobre 2022 à Paris

DENIS CHARLET - AFP/Archives

"Le meilleur, c'est vous ici présents, c'est la solidarité, c'est la fraternité qui permet de croire encore aux valeurs qui nous unissent. Le pire, ce sont les utilisations de l'image de notre fille à des fins mercantiles ou politiciennes", avait-elle dénoncé, demandant de faire confiance "au temps long de la justice".

Le père de Lola est décédé début février.

Lors de sa garde à vue, Dahbia Benkired avait raconté avoir "imposé (à Lola) de se doucher avant de commettre sur elle des atteintes à caractère sexuel et d'autres violences ayant entraîné la mort. Elle aurait dissimulé le corps dans la caisse", avait relaté à l'époque dans un communiqué la procureure de Paris Laure Beccuau.

L'autopsie a révélé que Lola est morte asphyxiée.

Son corps présentait de "multiples autres lésions", notamment au niveau du cou, mais pas "de lésion traumatique de la sphère sexuelle".

A l'issue de sa garde à vue, Dahbia Benkired avait été mise en examen et placée en détention provisoire. Elle avait été notamment incarcérée en Unité pour malades difficiles (UMD).

Selon le parquet, une première expertise psychiatrique réalisée fin 2022 avait conclu que la mise en cause ne souffrait "d'aucun trouble psychique ou neuropsychique ayant aboli ou altéré son discernement", tout en indiquant selon le parquet que "sur le plan social (et non sur le plan psychiatrique), sa dangerosité devait retenir toute l’attention".

D'après le ministère public, deux médecins ont conclu dans une contre-expertise de janvier 2024 à "l'existence de conduites manipulatoires relevant d’une personnalité pathologique ou d’une stratégie, et pas d'une pathologie psychiatrique majeure".

Une reconstitution avait également été organisée.

Un homme, qui a véhiculé Dahbia Benkired avec la caisse et l'a un temps accueillie chez lui, avait été mis en examen.

Le parquet a requis un non-lieu le concernant, faute de "charges suffisantes pour le juger ni de recel de cadavre ni de violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner".

Sollicitée, l'avocate de la famille de Lola, Me Clotilde Lepetit, n'a pas commenté dans l'immédiat.

Me Alexandre Silva, avocat de Dahbia Benkired, n'a pas souhaité commenter.

Par Guillaume DAUDIN / Paris (AFP) / © 2024 AFP

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