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Michael Moreau : "Il y a des présidents qui font plus attention aux mots que d'autres"

Par La Rédaction

Michael Moreau, journaliste, auteur des "Plumes du pouvoir" (éditions Plon), était l’invité d’André Bercoff, mercredi 17 février, sur Sud Radio dans son rendez-vous du 12h-13h, "Bercoff dans tous ses états"

Michael Moreau invité d’André Bercoff dans "Bercoff dans tous ses états” sur Sud Radio.

Le discours a pris une place cruciale dans la vie de la démocratie et plus particulièrement pour les présidents de la République qui se voient épaulés par des plumes. Il n'y a pas eu un président qui n'a pas eu de plume.

 

Plus de discours aujourd'hui

Même le général de Gaulle était alimenté en trames pour préparer ses discours. "Il ne partait pas de rien", dévoile Michael Moreau qui rapporte que le président de la République de l'époque pouvait bénéficier de "plus de temps de travail, souvent le matin". Charles de Gaulles regagnait d'ailleurs Colombey-les-Deux-Eglises avec des trames écrites par ses collaborateurs. "Il revenait après avoir tout raturé et entièrement réécrit", raconte le journaliste.

Si le général de Gaulle bénéficiait de plus de temps pour écrire, il y avait surtout "moins de discours à l'époque". Environ "67 par an en moyenne pour de Gaulle qui en comptabilise le moins", note Michael Moreau. "On voit au fur et à mesure que la Ve République avance, on voit de plus en plus de discours, jusqu'à 200 par an, sous François Hollande", ajoute-t-il. Des discours qui changent de forme au fur et à mesure du temps. "Des discours de plus en plus long, là où de Gaulle faisait des discours très courts, qu'il apprenait par cœur, et qui donnait un cap, une vision générale", se souvient l'auteur. "Aujourd'hui, les discours sont de plus en plus précis".

 

"Macron écrit beaucoup même s'il a des plumes officielles"

Des écritures de discours qui entraînent "des échanges assez savoureux entre les conseillers de Mitterrand et François Mitterrand lui-même", relaie Michael Moreau. "Il refusait certains mots, n'aimait pas par exemple le mot 'défi', qu'il rayait un peu rageusement", révèle l'auteur qui témoigne que le président "pouvait rendre la copie de façon sèche".

"Il y a des présidents qui font plus attention aux mots que d'autres, qui écrivent plus que d'autres", souligne-t-il. "Mitterrand faisait très très attention aux mots, Macron écrit beaucoup même s'il a des plumes officielles", note Michael Moreau. Du côté de François Hollande, "il aurait aimé tout écrire lui-même, il n'était jamais satisfait sur ses discours et demandait à ce qu'ils soient réécrits", révèle le journaliste. Le président socialiste "pouvait mettre en compétition les différentes plumes, sans qu'elles ne le sachent".

 

Cliquez ici pour écouter l’invité d’André Bercoff dans son intégralité en podcast.

 

Retrouvez André Bercoff et ses invités du lundi au vendredi sur Sud Radio, à partir de midi. Toutes les fréquences de Sud Radio sont ici !

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