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Michel Goya : "L’armée n’est pas un substitut à une peine de prison"

Michel Goya, colonel (ER) des troupes de marine, enseignant, écrivain et analyste militaire, était l’invité de Patrick Roger le 30 septembre dans l’émission « C’est à la une » sur Sud Radio, à retrouver du lundi au vendredi à 8h10.

En matière d’encadrement militaire des jeunes délinquants, armée et justice sont-elles complémentaires ? C’est ce que semble proposer Éric Dupont-Moretti.

 

Entrer dans l'armée n'est pas une fin en soi

"J’ai relu le code de la Défense, qui définit les missions des armées. Il est écrit : préparer et assurer par la force des armes la défense de la patrie et des intérêts supérieurs de la nation", rappelle Michel Goya, colonel (ER) des troupes de marine, enseignant, écrivain et analyste militaire. "Nulle part, je ne vois marqué que l’armée doit servir de centre de rééducation, de ramassage de poubelles, de palliatif, supplétif à la Police Nationale… De toutes les lacunes de l’action publique !"

"On forme toujours des soldats, des gens qui ont des valeurs, une forte cohésion, mais c’est pour une fin précise, rappelle cet observateur reconnu de la chose militaire. Nos soldats sont volontaires pour servir quelque chose. Être dans l’armée n’est pas une fin en soi. C’est pour le combat. Si on veut de la discipline, des valeurs, faire des efforts, on fait du sport."

 

L'expérience des jeunes en équipes de travail

"Pour revenir à l’idée d’Éric Dupont-Moretti, je rappelle que cela a été expérimenté, souligne Michel Goya. Pendant vingt ans, on avait des jeunes en équipes de travail. De 1984 à 2004, 5.800 jeunes mineurs de plus de seize ans et majeurs faisaient un stage dit 'de rupture' de quatre mois, encadrés par des militaires. On est typiquement dans ce que peut proposer le Garde des Sceaux. On oublie de dire que cela n’a pas fonctionné : les deux tiers des mineurs de ces stages, en gros de rééducation, de discipline, sont retombés dans la délinquance. Cette opération relativement peu efficace a été abandonnée et a coûté aux armées, qui ont autre chose à faire."

"De quoi parle-t-on ? De mineurs. L’armée a-t-elle pour vocation d’encadrer des mineurs ? J’ai commandé des gens qui avaient eu un début de vie difficile. Ils se portaient volontaires et servaient la France d’un manière remarquable, rappelle ce colonel des troupes de marine. On recrute 20.000 jeunes par an de toutes origines. Pour revenir à une idée de base, l’armée n’est pas un substitut à une peine de prison. Il existait le Bat’ d’Af’, le Bataillon d’Afrique, où l’on mettait jadis les gens ayant eu maille à partir avec la justice. Mais on les envoyait au combat. Globalement, ça ne peut fonctionner qu’avec des gens qui sont volontaires et acceptent de passer des années dans un régiment pour servir la France. Il y a toujours une finalité."

 

Retrouvez « C’est  à la une »  du lundi au vendredi à 8h10 sur Sud Radio, dans la matinale de Cécile de Ménibus et Patrick Roger.

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