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Michel Maffesoli : "La parenthèse moderne est en train de s'achever"

Par La Rédaction

Michel Maffesoli, sociologue, professeur émérite à l'université Paris-Descartes, membre de l’Institut universitaire de France, auteur du livre "Être postmoderne" (Les Éditions du Cerf) était l’invité d’André Bercoff jeudi 9 avril sur Sud Radio dans son rendez-vous du 12h-13h, "Bercoff dans tous ses états".

Michel Maffesoli invité d’André Bercoff dans "Bercoff dans tous ses états” sur Sud Radio.

Y'aura-t-il un avant et un après l'épidémie ? Certainement, s'accordent tous les commentateurs de la vie politique. Mais de quel ordre sera-t-il ? Allons nous connaître un changement d'époque inédit et voir ce que l'on pensait établi pour toujours, se renverser ? Michel Maffesoli en est persuadé, l'idéologie du progressisme vit ses dernières heures.

 

La fin de l'ère moderne ?

Le sociologue voit en cette crise sanitaire "la fin d'une époque". S'appuyant sur l'étymologie du mot "époque", qui signifie parenthèse, Michel Maffesoli estime que "la parenthèse moderne est en train de s'achever". "Au travers de cette pandémie, on se rend compte que le progressisme qui avait été le grand mythe de la modernité et qui continue à animer la classe politique, est en train de s'achever", décrypte-t-il.

Si le progressisme laissait penser "une société parfaite, des lendemains qui chantent et le dépassement de tous les problèmes", Michel Maffesoli remarque surtout que "le progressisme est en train de cesser face à l'idée de la mort, de la finitude". "Il y a quelque chose qui nous renvoie à notre destin", estime le sociologue. "Dans la sagesse populaire, il n'y a pas ce vieux mythe progressiste qui a fait son temps", témoigne-t-il, confiné dans son village.

Une hiérarchie contestée qui se disloque ?

Cette fin du progressisme remettrait également en cause la hiérarchie décisionnelle dans l'État. Selon le sociologue, ce serait la fin de "la grande technocratie qui a dominé l'énarchie en France" et "du fait qu'à partir de ce savoir vertical et absolu qu'était celui des énarques, on n'avait pas à se préoccuper de ce qui pouvait arriver". Outre le risque de faillites d'entreprises à la fin du confinement, Michel Maffesoli voit une "une faillite des élites très rationalistes et qui au nom de son progressisme ne pouvaient pas comprendre que la finitude était là et qu'il fallait savoir le gérer". 

"Nous payons la faillite de cette élite qui, au nom de son rationalisme morbide, ne se rendait pas compte de la vie concrète, de la vie quotidienne, avait une conception abstraite du monde", estime le sociologue, pour qui l'une des conséquences de cette crise pourrait être "le retour des soulèvements populaires". "On ne se reconnaîtra plus dans cette élite abstraite, dont celle qui est au pouvoir actuellement", prévient-il. "La technocratie est une constante que nous retrouvons autant à gauche qu'à droite", déplore le sociologue.

 

Cliquez ici pour écouter l’invité d’André Bercoff dans son intégralité en podcast.

Retrouvez André Bercoff et ses invités du lundi au vendredi sur Sud Radio, à partir de midi. Toutes les fréquences de Sud Radio sont ici !

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