Interrogé par André Bercoff sur le sens de sa lettre ouverte à Emmanuel Macron, qui a fait polémique, le philosophe Michel Onfray a déclaré que les accusations qui ont été émises à son encontre étaient symptomatiques de la mort de la liberté d’expression en France. "Ce que je trouve sidérant, c’est que tout le monde s’offusque du commentaire que je fais. Mais ce qui est sidérant, c’est qu’on ne trouve pas problématique ce droit d’honneur. Et, si vous permettez la blague, on trouve problématique que j’appuie sur ce doigt d’honneur", s’est défendu Michel Onfray.
"Il y a de l’humour, de l’ironie, de la satire dans mon propos. Pour cette lettre ouverte je choisis un registre pamphlétaire. En France tout le monde se réclame d’être Charlie. Mais dès qu'un philosophe se réclame de ce droit, on dit : Ah non ! Pas le droit !", a estimé Michel Onfray.
"Il y a une criminalisation de la pensée d’opposition, qu’elle soit de droite ou de gauche. On n’a pas le droit d’être nationaliste si on aime la France, si on aime le drapeau bleu-blanc-rouge, si on aime la liberté, l’égalité et la fraternité, et j’ajoute la laïcité et le féminisme. C’est totalement orwellien. On est en plein dedans, cette façon d’écrire l’histoire, d’interdire la pensée libre", a tempêté Michel Onfray.
Dans son propos, le philosophe a aussi tenu à critiquer l’Union européenne : "Il y a un empire maastrichtien, qui est un État. C’est un concept sérieux, il ne faut pas rigoler avec ça. C’est un empire. Et cet empire maastrichtien est ainsi fait qu’il dénie la démocratie, qui est le pouvoir de dire non à telle ou telle proposition", a déclaré Michel Onfray à André Bercoff.
Concernant sa lettre ouverte à Emmanuel Macron, Michel Onfray a déclaré : "En niant qu'il y ait ce doigt d'honneur, en niant qu'il signifie quelque chose, en niant la possibilité de se poser la question de savoir ce qu'il signifie, on se refuse la liberté d’expression".
Dans la seconde partie de son entretien à André Bercoff, Michel Onfray est revenu longuement de sur l’arrêt de l’Université populaire de Caen. Comme le philosophe l’a expliqué à André Bercoff, pour donner ses conférences il avait besoin d’une salle à Caen qui puisse accueillir 1.000 personnes. Mais les seules propositions qu’il avait reçues étaient dans la fourchette de 2.000 à 3.000 euros. La mairie de Caen n’a pas pu lui proposer de salle à titre gracieux non plus.
Michel Onfray était invité d’André Bercoff dans "le 12h-13h" sur Sud Radio. Cliquez ici pour écouter l’invité d’André Bercoff dans son intégralité en podcast.
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