Ils sont près de 1 500 hommes, majoritairement des Soudanais, des Éthiopiens et des Érythréens, à avoir été évacués tôt ce matin du camp de migrants du Millénaire, le plus grand de ce genre à Paris. C'est ni plus ni moins que la 34e opération de ce genre en trois ans dans la capitale. En tout, 27 centres d'accueil et gymnases à Paris et dans sa banlieue sont désormais temporairement mobilisés, avant les traditionnelles démarches de demandes d'asile. Dans l’un d’entre eux, Clémence, une bénévole, accueille des migrants dès leur descente du bus. "Là on les accueille, on va leur donner à manger, leur montrer les douches et les laisser tranquilles. Il faut qu’ils se sentent accueillis !", indique-t-elle à Sud Radio.
"Ici, on peut se doucher, laver ses vêtements, il y a des repas..."
Pour beaucoup de migrants, ce déménagement est un soulagement. "Je dis Dieu merci. Je suis très très content", assure Koné, un jeune footballeur venu du Tchad. Après huit mois passés dans le camp du Millénaire, Saadi, lui est légèrement moins enthousiaste mais tout de même reconnaissant. "Je ne suis pas content, mais ça va. C’est bien mieux que d’être dans la rue. Ici, on peut se doucher, laver ses vêtements, il y a des repas...", admet-il.
Responsable du site de l'association Aurore dans le bois de Boulogne, Nicolas Hue achève les derniers préparatifs pour les 17 tentes de dix personnes qui accueilleront 170 migrants pour 15 jours minimum. Il explique l’objectif visé par les centres comme le sien. "L’idée est de commencer ici le premier travail administratif de recensement des personnes. Celles-ci sont ensuite redirigées vers les CAES (Centres d’Accueil et d’Évaluation des Situations), il y en a à peu près cinq en Île-de-France. Un travail administratif et social un peu plus fin sera fait dans ces centres qui, ensuite, les orienteront en lieu avec la préfecture vers des CAO (Centres d’Accueil et d’Orientation) ou des CHU migrants ou réfugiés de la région", déclare-t-il.
"Les prises électriques et les bornes Wifi, importantes à mettre en place"
"Notre mission et notre vocation, c’est surtout de mettre ces personnes à l’abri de manière digne en leur proposant un hébergement, une restauration, un suivi médical en lien avec le pôle médical du Samu social et une aide pour les premières démarches et orientations administratives vers les CAES (Centres d’Accueil et d’Évaluation des Situations). L’une des choses importantes à mettre en place dans ces sites et dans les tentes que l’on met à disposition, c’est évidemment les prises électriques et les bornes Wifi. Pour bon nombre de personnes, c’est le raccordement au monde", ajoute-t-il.
Un reportage de Victoria Koussa