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Le cri d'alarme d'Emmanuel Grégoire : il faut sauver l'école publique

Par Jean Baptiste Giraud

Emmanuel Grégoire, premier adjoint à la mairie de Paris, craint que l'on se dirige vers un système scolaire à deux vitesses.

Rentrée des classes
L'heure de la rentrée des classes a sonné. Mais dans quelles conditions ? - photo d'illustration. (LOIC VENANCE / AFP)

Emmanuel Grégoire, premier adjoint à la mairie de Paris, lance l'alerte sur la question de la mixité scolaire, sociale, à l’école privée. Pour quelle raison ? "Parce que nous assistons à une lente dégradation de l’école publique, à la fois sur l’image qu’elle a dans l’opinion, et sur les moyens. On est dans un cercle vicieux, une lente dérive au profit de l’école privée."

Mixité scolaire : des stratégies d'évitement

"Nous allons vers un système à deux vitesses, estime Emmanuel Grégoire. Nous avons un système public qui va de plus en plus être consacré à la prise en charge des élèves les plus en difficulté, défavorisés. C’est son rôle mais elle ne peut pas faire que cela, sinon elle deviendra une espèce de ghetto. Quand il y a une baisse d’effectifs scolaires, c’est l’école publique et elle seule qui porte les fermetures de classes et les postes d’enseignants, encaisser le choc."

"Dans les grandes villes, les gens qui voudraient mettre leurs enfants à l’école publique ne le font pas ou se questionnent car ne veulent pas que ce soit une perte de chance pour leurs enfants. On voit que des stratégies d’évitement scolaire se déploient dès la maternelle et l’élémentaire parce que l’on s’interroge sur l’après. Il ne faut pas jeter la pierre sur l’enseignement privé mais rétablir les règles."

 

 

Un renoncement d'Emmanuel Macron

"D’une certaine manière, l’école privée fait son boulot correctement, mais on impose trop de fardeau sans avantages comparatifs à l’école publique, estime Emmanuel Grégoire, premier adjoint à la mairie de Paris. L’effort n’est pas partagé. Prendre en charge tous les enfants d’où qu’ils viennent est au cœur du pacte républicain. Il faut sauver l’école publique, remettre plus de mixité, sinon nous allons assister à la cohabitation de communautés ségréguées." Emmanuel Grégoire fait donc trois propositions : "On doit stopper la dégradation de moyens donnés à l’école. Il faudrait avoir plus de transparence sur les critères de sélection des élèves, sur les critères de cartes scolaires et sur dossiers. Enfin, il faut introduire des quotas sociaux et géographiques. Ce doit être un choix positif et pas par défaut."

Il ne devrait pas y avoir de pourcentage de mixité dans le protocole signé par le ministre de l’Éducation Nationale. "C’est dans l’intention du ministre qu’il y en ait un, mais je crois qu’il a été stoppé dans cette ambition par les arbitrages du président de la République. C’est toujours la crainte de réactiver la guerre des écoles. Il faut simplement mettre en place des dispositifs correctifs pour qu’il n’y ait pas de système à deux vitesses. Emmanuel Macron avait porté en 2017 et 2022 ce discours sur l’école pilier de l’intégration et du progrès social. C’est aussi un renoncement de sa part. C’est un combat culturel que la gauche doit reprendre."

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