Supprimer les collèges ghettos, c'est la volonté de Najat Vallaud-Belkacem. Mais avant de faire une réforme nationale, 17 territoires pilotes vont être définis afin de créer une zone proposant plusieurs choix d'établissements. Pour renforcer la mixité sociale, l'affectation se fera par la suite selon les souhaits des élèves, les critères des parents, leurs revenus et les choix pédagogiques des élèves. Entre 30 et 50 collèges seront concernés dès la rentrée de septembre 2016. "Ce que l'on trouve bien dans cette réforme, c'est que pour une fois, ce n'est pas une décision nationale qui s'applique à tout le monde de la même façon. Ce n'est pas du dogme ou de l’incantation, mais du pragmatisme. Ce qui est positif c'est de faire confiance aux gens du local. Faire confiance aux gens qui vivent dans les territoires", a affirmé Valery Marty porte-parole de la Peep. Une volonté de faire au cas par cas qui ravit la porte-parole pour qui "la mixité ne s'impose pas et ne se décrète pas. Il faut susciter le désir de parents en faisant en sorte que les établissements scolaires mettent en place des projets ou des filières qui intéressent les parents."
"Une réforme qui devrait associer le secteur privé"
Autre point important selon elle, l'accompagnement particulier des élèves. "Ça se fait beaucoup plus dans le privé que dans le public. Pourtant les familles en sont très demandeuses, car c'est très efficace de revenir aider l'enfant dans son travail personnel de façon très régulière."Mais la porte-parole veut aussi aller plus loin en associant le secteur privé à la réforme : "Je pense que le privé sous contrat doit jouer le jeu dans ces expérimentations. Sur certains territoires le privé est plus attractif et il doit attirer les familles par des tarifs adaptés en fonction de leurs revenus." Une proposition qui ne figure pas dans l’expérimentation menée par le ministère de l'Éducation nationale.
De l'origine sociale à la ségrégation scolaire
De fait aujourd’hui il y a de vraies disparités dans le choix des établissements comme nous l’a expliqué Mme Marty : "Aujourd'hui, il y a ceux qui ont un carnet d'adresses important et qui peuvent mettre leurs enfants dans les meilleurs établissements et les autres."Pour les autres, le choix d'un établissement peut se faire selon plusieurs critères. Le choix du lieu d'habitat même si "quand on achète il y a une vraie corrélation entre le prix des biens et la qualité des établissements à proximité", a précisé la porte-parole de la Peep. Les parents peuvent ensuite choisir des langues rares ou des matières spéciales pour que leur enfant accède à un établissement considéré comme de meilleure qualité. "Mais si ces stratagèmes ne fonctionnent pas alors la plupart du temps les parents se rabattent vers le privé", a poursuivi la porte-parole.
"Au final, ce sont les élèves qui font le niveau d'un établissement"
Alors, pourquoi ne pas proposer des matières "rares" dans des établissements difficiles ? "Ça a déjà été pas mal développé. Mais ce n'est pas suffisant, regrette Valérie Marty. Ce qui est important pour les parents c'est le climat scolaire et le niveau scolaire des établissements. Les parents ne choisiront pas un collège avec beaucoup d'options où règne un climat scolaire fait de violence est de chahut."Mais au-delà des parents, la porte-parole de la Peep fait un constat dont peu de gens parlent : "Au final, ce sont les élèves qui font le niveau d'un établissement. Il y a bien sur le dynamisme des équipes. Mais c'est le niveau des élèves qui est le plus important" a-t-elle conclu. Faut-il plus de mixité sociale à l'école ?Le Grand Show de L'Info, présenté par Cyril Brioulet, tous les soirs de 17h à 19h en direct sur Sud Radio.