On compte aujourd’hui 175 victimes du coronavirus. Jemma Taieb, la fille d’un malade du coronavirus, décédé brutalement début mars, témoigne sur l’antenne de Sud Radio.
Chaque cas est différent
"Tout le monde autour de nous parlait de détresse respiratoire, de personnes âgées. Ce n’est pas vrai. Mon père, Berto Taieb, est décédé le 6 mars alors qu’il était en parfaite santé, pratiquement jamais malade. Tout s’est passé assez brutalement. Il a souffert d’une grippe pendant environ une semaine. Il a appelé le Samu, qui lui a dit que la fièvre n’était pas suffisante pour se faire tester pour le coronavirus. Ils l’ont renvoyé vers son généraliste, qui n’a testé que la fièvre".
"Il a souffert d’une toux très forte uniquement deux heures avant de décéder, explique Jemma. Il n’y avait rien auparavant. On fait de grandes statistiques, mais les patients sortent parfois des statistiques. Chaque cas est vraiment différent. Il n’y pas assez de tests : mon père a été testé et les résultats ont été égarés, de sorte qu’on ne savait pas de quoi il était décédé, même si nous étions quasiment sûrs que c’était le coronavirus".
Pas de masque, pas assez de tests
Vu les circonstances, la mère de Jemma était quasi sûre d’être également contaminée. "Nous étions sept personnes, dont deux enfants, dans l’appartement. Elle a appelé le Samu pour se faire tester, et cela a été refusé. Dans notre entourage, on nous a conseillé de simuler une détresse respiratoire. Elle a été emmenée, accompagnée d’une de mes sœurs. Elles ont été testées, et nous avons eu les résultats 24 heures après. Au final, elle était positive. Nous aurions contaminé énormément de monde".
Depuis, la maman de Jemma est en confinement. "Je souffre d’une sclérose en plaques, j’ai un enfant de deux ans. On a dit à ma mère 'vous pouvez rentrer chez vous'. On ne lui a pas donné de masque. Elle aurait voulu en porter un pour nous protéger. On demande, en tant que famille de victime, que les tests soient systématisés. Ce n’est pas possible d’avoir trois tests pour cent personnes. C’est de l’inconscience. On nous a laissé sans masque, sans protection, sortir, faire nos courses. Nous sommes sept, nous sommes sûrs d’être contaminés par le coronavirus. Nous avons pu contaminer beaucoup de monde".
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