De nombreux présidents d’universités réclament le retour des cours physiques et la réouverture des facultés. Pourquoi demander une réouverture le plus tôt possible ?
"Pas d’une réouverture complète, mais crescendo"
"Depuis de nombreuses semaines, nous n’avons plus d’étudiants sur les campus, hormis les travaux pratiques, ce qui ne concerne pas la majorité, explique Philippe Augé, président de l’université de Montpellier. J’ai des collègues qui font des cours en distanciel. Ils sont de plus en plus confrontés à des étudiants qui font part de leur mal-être, de décrochage. Si les étudiants ne reviennent pas sur les campus, il y a un véritable risque de décrochage et de taux d’échec important, notamment pour les étudiants de première année."
Voudrait-il une réouverture complète de son université ? "Montpellier, c’est 49.000 étudiants, tempère-t-il. Il ne s’agirait pas d’une réouverture complète, mais crescendo, site par site. On demande à ce que cela se fasse de manière très progressive, d’abord une ouverture des Travaux Dirigés, puis une ouverture des cours magistraux, avec une jauge de 30, 40, 50%."
"Si la situation sanitaire s’améliore, il faut nous laisser la main"
"La volonté est que les étudiants reviennent dans de bonnes conditions, précise le président de l’université de Montpellier. Si la situation sanitaire s’améliore, il faut nous laisser la main pour que les étudiants reviennent progressivement, à partir de janvier. On ne veut absolument pas le retour à 100% de nos effectifs dès janvier, ce serait irresponsable de notre part."
Quid des risques de clusters ? "Il faut s’interroger sur où sont les lieux de contamination. Dans les universités ou après, dans des lieux de convivialité, hors de l’université ? C’est tout le problème. Quand les bars et restaurants auront rouvert, autant qu’ils viennent chez nous plutôt que de rester dans leur appartement à plusieurs à suivre les cours et, de fait, à constituer les clusters. Les collègues se sont équipés, professionnalisés. Mais l’enseignement à distance ne pourra jamais remplacer le présentiel. C’est tout au plus une solution provisoire. Nous souhaitons une reprise progressive mi-janvier. Tout va dépendre aussi de l’évolution de l’épidémie dans les prochains jours ou semaines."
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