Le dandy de la variété française a disparu. Le chanteur Christophe avait été hospitalisé le 26 mars dernier à Paris pour insuffisances respiratoires, avant d’être transporté en Bretagne, où il est finalement décédé à l’âge de 74 ans, jeudi 16 avril, dans la soirée.
Un statut d'icône pop aux yeux de la jeune génération
Bien après le succès planétaire d'Aline, Daniel Bevilacqua, de son vrai nom, avait, avec Jean-Michel Jarre à la plume, sorti deux albums devenus mythiques coup sur coup, en 1973 et 1974, Les Paradis perdus et Les Mots bleus. Avec à la clé des hits éternels. Il faudra attendre une bonne décennie pour le voir resurgir de ses nuits blanches et de son studio personnel. L’éternel bidouilleur de son, sortira ainsi cinq albums entre 1996 et 2016, avec Vestiges du chaos, son dernier disque.
Lui qui avait enchaîné les concerts intimistes était devenu une icône pop aux yeux de la jeune génération, avec laquelle il avait également réinventé encore une fois ses titres le temps d’un double album de duos. "Christophe tu es parti ce soir... Et ce soir ce sont les Paradis perdus... On pense que les gens qu’on aime sont éternels et ils le sont, et tu l’es...", a tweeté Jean-Michel Jarre. "Avec la disparition de Christophe, la chanson française perd une part de son âme, mais le bleu doux-amer de ses chansons est indélébile", a immédiatement salué le ministre de la Culture, également via Twitter.
Un peintre des mots et de sons
"Son premier succès, c’est bien sur Aline, rappelle Jacques Pessi au micro de Sud Radio. Un million d’exemplaires vendus à l’été 65 ! Contrairement à d’autres qui reniaient leur première chanson, il disait : « pour moi, c’est la plus belle chanson du monde. C’est le prénom de l’une de mes premières fiancées et j’en suis très fier. » Il l’a ressortie quelques années plus tard, et en a vendu trois millions d’exemplaires." "Il a eu beaucoup de succès mais jamais avec régularité, souligne Jacques Pessi . Il chantait et créait quand il en avait envie. Il disait « je ne suis pas un chanteur, je suis un peintre. J’ai des mots qui me viennent et des musiques."
"Il aura parfois fallu attendre treize ans entre deux chansons. Mais il créait des choses extraordinaires via son propre studio, chez lui. Il ne vivait que la nuit, au milieu de ses collections de guitares, de jukebox… Son spectacle en 1974 à l’Olympia avait marqué les esprits, avec le piano qui s’envolait quand il jouait et chantait !" Le cinéma restera une occasion manqué pour ce séducteur impénitent. "On lui avait proposé à plusieurs reprises de devenir comédien, notamment Gainsbourg dans « Je t’aime, moi non plus », et Beineix pour « 37,2 le matin ». Il a toujours tout refusé, il «était angoissé et ne voulait pas vivre ces moments -là."
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