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Nantes: un homme condamné à la perpétuité pour avoir violé et tué une adolescente

Un homme de 50 ans a été condamné jeudi à la réclusion criminelle à perpétuité par la cour d'assises de Loire-Atlantique pour avoir violé et tué une adolescente en août 2020 à Nantes.

DAMIEN MEYER - AFP/Archives

Un homme de 50 ans a été condamné jeudi à la réclusion criminelle à perpétuité par la cour d'assises de Loire-Atlantique pour avoir violé et tué une adolescente en août 2020 à Nantes.

La peine a été assortie d'une période de sureté de 22 ans, conformément aux réquisitions de l'avocate générale.

François Vergniaud, déjà condamné pour neuf viols et trois tentatives, a reconnu avoir violé puis étranglé Céleste, 15 ans, dans un immeuble désert.

L'avocat des parents s'est dit "ému" peu après l'annonce du verdict. "Je viens d'avoir un échange avec la maman, qui m'a dit +On a été entendus, après quatre années à attendre+. Ce n'est pas rien", a déclaré Me Charles Philip devant la presse.

Face à des faits d'une "particulière atrocité" et à un "risque extrême de récidive", l'avocate générale avait appelé la cour à remplir un "devoir de protection de la société" en prononçant une peine de prison à vie à l'encontre d'un homme "complètement dépourvu d'empathie".

"Cela me terrifie que l'on puisse imaginer que le déterminisme est tel que rien n'est possible", avait plaidé pour la défense Me Amel Maugin.

Alors que l'avocate s'avançait à la barre pour plaider, les proches de la jeune fille avaient quitté de concert la salle des assises.

Ses parents, frère, soeur et amis assistaient au procès vêtus de t-shirts blancs ornés de portraits capturés à différents moments de la vie de Céleste, à la plage, souriante, en tutu ou robe à fleurs.

- "Repérage" -

Me Charles Philip a dépeint jeudi dans sa plaidoirie la "brutalité inouïe" et la "volonté de jouissance par l'anéantissement" d'un "homme de l'ombre, d'observation".

Le jour des faits, l'accusé avait passé plusieurs heures "en repérage" dans un quartier central de Nantes où il était "tombé sur un bâtiment vide, en reconstruction", a-t-il raconté mercredi lors de son interrogatoire.

Il s'"apprêtait à repartir" en milieu d'après-midi quand il a aperçu la jeune fille.

"Quelque chose en moi rebascule (...) Je lui demande si elle peut m'aider à porter un colis jusqu'à ma voiture. Peut-être que je précise +C'est encombrant, mais ce n'est pas lourd+. Je n'étais pas sûr qu'elle me suivrait", a retracé l'accusé.

Après avoir passé la porte de l'immeuble, traversé une cour intérieure et pénétré dans un second bâtiment "à l'écart de la rue", la jeune fille devient "méfiante". Il la bâillonne alors d'une main et l'entraîne au deuxième étage.

Le récit de l'accusé s'entrecoupe peu à peu de silences.

- "Effacer les traces" -

Un peu plus tôt à l'audience, François Vergniaud avait raconté le retour progressif de "pulsions" depuis sa libération conditionnelle en 2014, les contacts fréquents avec des prostituées rencontrées en ligne et le visionnage frénétique de vidéos pornographiques. Quelques mois avant les faits, il filmait régulièrement des jeunes filles croisées dans des supermarchés.

Les enquêteurs ont aussi relevé dans l'historique de son ordinateur un site internet dédié à la mise en scène de kidnappings et de séquestrations.

Le 20 août 2020, après avoir violé puis étranglé Céleste, François Vergniaud dit avoir frotté son corps à l'eau de Javel afin d'"effacer les traces sur elle". Il a ensuite allumé un incendie, puis s'est enfui. Arrêté quelques jours plus tard, il a rapidement reconnu les faits.

En décembre 2005, il avait été condamné à 18 ans de réclusion criminelle pour neuf viols, trois tentatives et une agression sexuelle commis dans la Vienne, en Charente-Maritime et en Charente entre 2001 et 2003.

Il avait emménagé en Loire-Atlantique après sa libération et vivait au moment des faits en concubinage près d'Ancenis.

Avant que la cour ne se retire pour délibérer, François Vergniaud avait dit s'attendre à "finir seul en prison, probablement isolé", et a ajouté: "Je crois que je finirai en enfer de mon vivant. Je suis désolé pour ce qu'il s'est passé."

Par Laetitia DREVET / Nantes (AFP) / © 2024 AFP

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