"L'espoir, c'est ce qui permet de tenir, sinon je pense qu'on tomberait, ce serait très difficile. Cet espoir vient aussi de la police, de la PJ de Montpellier, qui ne lâche rien et nous assure chaque jour qu'ils font tout pour retrouver Lucas". Une information judiciaire a été ouverte pour enlèvement et séquestration. Après 14 mois de disparition, les enquêteurs n'excluent aucune piste. Pour les parents de Lucas, le scénario d'une disparition d'un enfant qui menait pourtant une vie classique et normale n'avait jamais été envisagé. "Quand on entend toutes ces histoires d'enfants qui disparaissent et qu'un jour ça vous arrive, vous basculez dans le cauchemar du jour au lendemain. Malheureusement, ça se poursuit. Nul n'est à l'abri. Le problème, c'est que tant qu'on n’aura pas d'explications sur ce qu'il s'est passé, c'est difficile d'émettre des hypothèses. La fugue semble exclut, car il n'y a rien dans la vie de Lucas qui expliquerait ce comportement" précise sa mère sur l'antenne de Sud Radio. Pour elle, il est important de continuer à communiquer sur cette affaire, afin que des témoins puissent éventuellement faire avancer l'enquête concernant son fils : "les policiers nous expliquaient encore qu'il y a certaines affaires où très longtemps après, des gens parlent. Au moment des faits, certains ne vont pas réaliser que ça avait une importance. On nous conseille vraiment de continuer la médiatisation pour susciter aussi peut-être un jour un témoignage qui permettra de remonter à Lucas, de comprendre et de le retrouver."
Alerte enlèvement : un dispositif qui doit rester lisible
Les trois enfants enlevés par leur père hier matin dans le Rhône ont été retrouvés le soir même, notamment grâce au dispositif alerte enlèvement qui a été déclenché. Lors de la disparition de Lucas en mars 2015, ce dispositif n'avait pas été lancé tout de suite après le signalement de sa disparition, un choix que comprend parfaitement Nathalie Tronche. "Une alerte enlèvement se déclenche à partir du moment où il y a un enlèvement avéré. Il faut donner des explications aux gens pour qu'ils puissent vérifier s'ils voient effectivement la personne qui est susceptible d'avoir enlevé l'enfant. Dans notre cas, Lucas s'est volatilisé, il n'y a pas eu de voitures aperçues, c'est un contexte complètement différent. On comprend très bien que ça n'ait pas été fait. Si ça avait été fait pour Lucas, ça serait fait toutes les semaines. Malheureusement, des enfants qui disparaissent, il y en a énormément. La plupart sont retrouvés dans les 2-3 jours. Si cette alerte enlèvement était systématiquement lancée, il y aurait une pollution telle que ce serait illisible."
"On ne peut pas exclure le fait que Lucas nous entende"
Garder espoir et continuer coûte que coûte à s'accrocher, c'est ce que les parents de Lucas ont choisi, même s'ils n'ont toujours pas d'éléments sur la disparition de leur fils : "C'est vrai qu'on a aussi des messages qui nous sont parvenus de quelqu'un qui semble essayer de nous rassurer. Cette personne, on ne demande qu'à la croire, mais on n'a pas de preuves qu'il s'agit bien de Lucas. Ces petites choses nous permettent quand même de tenir dans la durée." Toute la famille nourrit également l'espoir qu’où qu'il soit, Lucas puisse les entendre un jour : "le fait de parler de lui est très important, on ne peut pas exclure le fait qu'il nous entende, même si on pourrait avoir du mal à s'expliquer qu'il nous entende et qu'il ne revienne pas. La psychologie, c'est compliqué, il peut y avoir l'influence d'une personne sur lui, il y a des tas de choses qui peuvent se passer. Aujourd'hui, on a envie de lui dire, surtout reviens, tu ne risques rien, nous on ne risque rien, reviens pour qu'on reprenne la vie."