L’agence Pôle Emploi de Compiègne ne s’attendait sans doute pas à un tel retour de boomerang. Mais en publiant une infographie sur les réseaux sur laquelle on peut voir des "conseils" sur la journée-type d’un bon demandeur d’emploi, Pôle Emploi s’est attiré les foudres de nombreux internautes, chômeurs ou non, criant à l’infantilisation d’une partie de la population hélas très importante aujourd’hui. Invité du Grand Matin Sud Radio ce jeudi, Jean-Charles Steyger, délégué syndical SNU FSU-Pôle Emploi, ne cache pas son incompréhension face à ce couac.
"C’est choquant et vraiment absurde. On a touché le fond du conseil, qui est le métier des agents Pôle Emploi. L’infographie qui a été publiée fait appel à des injonctions qui posent un vrai problème. Je sais que la direction générale de Pôle Emploi a immédiatement demandé le retrait de cette infographie. Il semble qu’il s’agisse d’une initiative personnelle, mais quand même… Comment un conseiller peut-il diffuser ça sur Facebook ?", s’interroge-t-il.
"Tout ce qui est écrit sur cette plaquette fait appel à des idées reçues"
"Notre mission est d’accompagner les personnes à trouver un travail, pas de gérer leur vie personnelle et quotidienne du petit matin à la fin de la journée. Notre métier est plus large que ce type de conseils qui sont absolument à côté de la plaque. Dire que vous devez prendre un café à 8h est infantilisant et surtout, rappelons que les chômeurs sont tous des adultes et n’ont jamais choisi leur situation. Tout ce qui est écrit sur cette plaquette fait appel à des idées reçues, part du principe que les chômeurs sont des fainéants, ne recherchent pas d’emploi, etc.", ajoute-t-il.
"Notre mission est d'accompagner les personnes à trouver un travail, nous ne sommes pas des coachs" Jean-Charles Steyger #GsMatinSudRadio
— Sud Radio (@sudradio) 25 mai 2017
Si le contrôle des chômeurs est légitime selon lui, Jean-Charles Steyger estime que certaines limites ne doivent pas être franchies. "Les personnes au chômage n’ont pas à être fliquées. Nous ne sommes pas des policiers de la politique sociale. C’est d’autant plus urgent de se reprendre que ce n’est pas le premier écart. Emmanuel Macron a décidé de renforcer le contrôle des chômeurs. Cela me paraît tout à fait légitime de la part du service public, mais nous n’avons pas à entretenir le populisme qui se forge sur des idées que les chômeurs ont choisi leur situation et se dorent la pilule à la plage", prévient-il.