Après avoir décrypté le travail, Nicolas Bouzou s'est attaqué à la famille. Un long travail d'enquête pour démontrer que non, la conception de la famille n'a pas disparu en France, et ce malgré l'émergence de nouvelles formes de couples et l'arrivée du transhumanisme.
"Quelque chose qui reste très fort dans la société"
Si l'économiste s'est intéressé au sujet de l'amour et de la famille, c'est à la fois pour une raison intellectuelle et une raison personnelle. "Avec le travail, la vie personnelle et sentimentale couvre la quasi totalité des préoccupations qui façonnent nos vies", estime Nicolas Bouzou qui a eu le déclic d'écrire ce livre après un dîner avec des personnes de son âge, "où j'étais le seul marié avec des enfants", raconte-t-il. Hasard ou déconstruction totale de la famille classique ?
Au terme de son enquête, l'essayiste résulte que "la famille tient très bien", même si l'on doit nuancer le terme de famille. "Tout dépend ce qu'on entend par famille, pour moi un couple d'hommes ou de femmes avec enfant c'est une famille", précise l'auteur. Mais ce qui est particulièrement notable, c'est que "l'idée de vivre à deux le plus longtemps possible, avec des enfants, si possible en étant fidèle est quelque chose qui reste très fort dans la société", révèle l'économiste.
"Quand le mariage civil a été instauré, l'espérance de vie était de 5 à 10 ans"
Un sentiment qui s'exprime notamment parmi la jeune génération. Dans les sondages, leur idéal de vie familial reste classique. Même au sujet de la fidélité qui reste un idéal, même s'il est de plus en plus difficile de l'atteindre. "On a des vies longues, quand le mariage civil a été instauré en 1790, l'espérance de vie était de 5 à 10 ans après le mariage, aujourd'hui elle est de 40 à 50 ans", souligne Nicolas Bouzou qui n'est "pas sûr que ce soit tout à fait possible d'être fidèle pendant autant de temps". Quoi qu'il en soit, l'objectif de rester fidèle "reste très ancré notre société", se réjouit-il.
Avec l'émergence du transhumanisme et la légalisation de la PMA et des ovocytes congelés, la famille prend un nouveau virage. "Cela change le côté naturel de la famille", souligne l'auteur. "Jusqu'ici, une famille avec des enfants c'étaient des gens qui faisaient l'amour et dont ça donnait un enfant. Ça a rompu grâce à la technologie", relève Nicolas Bouzou qui voit un changement très important dans la famille : "son aspect naturaliste". "C'est un débat philosophique difficile à trancher", estime-t-il, persuadé que les personnes opposées ou les défenseurs de ce nouveau genre sont irréconciliables.
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