"La courtoisie impose aux musulmans d'emprunter les mêmes codes que la société où ils se trouvent. C'est la culture occidentale qui doit orienter, conditionner, notre rapport à la religion musulmane". Invité de Sud Radio mardi soir, l’imam de Bordeaux, Tareq Oubrou, s’est voulu très clair sur la place de l’islam dans la société française. Une place une nouvelle fois débattue et mise sous le feu des projecteurs par la tribune publiée cette semaine dans Le Monde par une trentaine d’imams contre "le terrorisme et les crimes antisémites".
Une initiative plébiscitée par la communauté musulmane, comme l’illustre le témoignage de Nassim, musulman pratiquant. "L’islam, ce n’est pas l’islam radical ! C’est comme les Chrétiens, les Juifs, etc. On fait notre prière, mais certaines personnes nous salissent. Ceux qui vont faire la guerre, ce ne sont pas des musulmans !", martèle-t-il au micro de Sud Radio. Non loin de lui, Samira opine du chef et enfonce le clou. "On ne nous donne pas assez la parole en fait ! On donne la parole à des gens qui ne devraient pas parler de l’islam parce qu’ils ne le connaissent pas ! Notre religion, c’est la paix !", clame-t-elle avant de s’avouer encore émue par le récent assassinat de Mireille Knoll, une dame âgée de confession juive et tuée dans son appartement parisien. "Ça nous fait mal, quand on voit la vieille dame dans son appartement, ça nous fait quelque chose… On nous colle cette étiquette de terroristes, de méchants, alors que pas du tout...", déplore-t-elle.
Pour Younès, cette condamnation est évidemment bienvenue, mais vient sans doute un peu tard. "Bien sûr que c’est un peu tard. Il y a longtemps qu’il aurait fallu le faire. Ça traîne, ça traîne, ça grossit, ça fait du racisme, des polémiques… Ce n’est pas bien !", assure-t-il.
Un reportage d’Alfred Aurenche