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"Nous n’avons pas eu de vrai débat sur la transition écologique en France"

C'est aujourd'hui que les députés se prononcent sur le projet de loi constitutionnelle inscrivant la préservation de l’environnement à l’article 1er de la Constitution. Pieyre-Alexandre Anglade, député de la quatrième circonscription des Français établis hors de France et rapporteur du texte de loi visant à intégrer la défense de l’environnement dans l’article 1er de la Constitution, était l’invité de Patrick Roger le 16 mars dans l’émission "C’est à la une" sur Sud Radio, à retrouver du lundi au vendredi à 8h10.

"Ne plus se détourner de l’urgence écologique"

À quoi est censée servir cette inscription ? "D’abord je rappelle que c’est une proposition de la Convention pour le climat, précise Pieyre-Alexandre Anglade, député de la quatrième circonscription des Français établis hors de France. Pourquoi l’article 1er ? Parce que c’est celui qui affiche les grands principes de la république française : démocratique, laïque, sociale. Inscrire la préservation de l’environnement et la lutte contre le réchauffement climatique va servir à ce que, dans les décennies à venir, l’ensemble de l’action publique ne puisse plus se détourner de l’urgence écologique."

Certains détracteurs disent que cela a déjà été adopté dans la charte de l’environnement de 2004. "Ceux qui disent cela ont une vision un peu sceptique et se trompent, estime le rapporteur du texte. C'était une avancée importante portée par le gouvernement Chirac. Mais cette charte ne fait pas mention de la lutte contre le dérèglement climatique et il y a urgence à l’inscrire dans nos institutions."

 

"Un référendum pour dire la vision du pays"

Pour autant, cette inscription risque de se prêter à des interprétations, voire à contribuer à développer avant tout une écologie punitive. "C’est une vision assez restrictive de ce que doit être la transition écologique dans notre pays, juge le député. Ce serait dire qu’il ne peut y avoir de progrès, d’industrie qui ne se fasse pas contre le climat. On peut créer des emplois d’avenir qui ne vont pas contre. Ensuite, d’un point de vue juridique, quand le juge aura à interpréter les différents principes, entre la préservation de l’environnement et la libre entreprise, il ne créera pas une hiérarchie. Il ne placera pas la protection de l’environnement au-dessus, il conciliera les différents principes."

"Nous sommes en train de vivre une crise Covid qui bouscule beaucoup de choses, Ma conviction est que nous avons intérêt à investir sur les grandes industries de demain. Eu égard à l’urgence climatique, il y a des évolutions nécessaires. Ce n’est pas en investissant dans les industries des années 1980, qui polluaient, la sidérurgie, le charbon… On voit que tout cela est en train d’évoluer. Si nous investissons aujourd’hui dans les batteries électriques l’hydrogène, on sortira gagnant de cette crise." Pourrait-il y avoir un référendum sur ce sujet ? "Je le souhaite, j’estime que c’est fondamental, déclare Pieyre-Alexandre Anglade. Nous n’avons pas eu de vrai débat sur la transition écologique en France. Un référendum est l’occasion pour le pays de dire quelle est sa vision." Avant la présidentielle ? "C’est notre travail, au sénat et à l’assemblée, pour pouvoir le proposer en septembre. Cela dépendra des sénateurs. Il faut qu’ils prennent les responsabilités devant le pays et devant l’histoire."

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