Lors du dernier Conseil régional de Nouvelle Aquitaine, un élu d’origine sénégalaise s'est vu reprocher sa tenue par la présidente du groupe RN. Et cela a créé un léger incident. Élisabeth Lévy explique pourquoi, selon elle, Karfa Diallo était en tort.
"Mardi dernier, Karfa Diallo, conseiller régional EELV de la Nouvelle Aquitaine, arrive en séance vêtu d’une tenue africaine, explique Élisabeth. Cette tunique en bogolan dont Le Parisien nous apprend que c’est un tissu précieux du Mali".
"La présidente du groupe RN évoque alors le règlement intérieur. "Une tenue vestimentaire doit rester neutre et s’apparenter à une tenue de ville". Elle vise clairement K.Diallo, seul homme à ne pas être en costume-cravate. Le président Alain Rousset qualifie le propos de Mme Diaz de désobligeant".
"Le papier du Parisien est d'ailleurs curieusement titré : "Le seul élu noir du Conseil régional pris à partie pour sa tenue". Qu’est-ce que ça changerait s’il y en avait plusieurs ? Ou si c’était un tissu bas de gamme ? Après tout, qu’est-ce que ça peut faire ce n’est qu’un vêtement. Est-ce qu’il n’y a pas, effectivement, du racisme dans cette remarque ?"
"Un vêtement c’est un message. Il dit quelque chose"
"Dans cette logique, toute remarque à un noir est raciste, toute critique d’une femme est sexiste et si vous refusez de m’augmenter vous êtes antisémite. Mais c’est le RN donc, il suffit de s’indigner pour montrer sa belle âme".
"Un vêtement c’est un message. Il dit quelque chose. La veille, monsieur Diallo était comme ses collègues en costard-cravate. Il faut dire et remarquer que son béret basque, quelques mois plus tôt, n’avait pas gêné madame Diaz. Mais ce n'est pas tout à fait pareil. Un symbole régional dans une assemblée régionale, cela peut se comprendre à petite dose. Un costume africain dans une assemblée française moins".
"Il ne s’agit pas d’interdire. Il y a la loi et les mœurs. Monsieur Diallo est un élu français, dans une assemblée française. Pourquoi brandir ses origines ? "À Rome, fais comme les Romains". "Immigrer c’est changer de généalogie", dit Malika Sorel. Adopter les codes et l’histoire de sa nouvelle patrie. L’école n’apprend plus aux enfants de M. Diallo que leurs ancêtres étaient Gaulois et c’est dommage. Ça s’appelait l’assimilation et ça fabriquait des Français venus de partout bien mieux que l’exaltation permanente de la diversité".
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