Olivier Marleix est l'homme qui a fait bouger les choses, notamment dans l'affaire Alstom-General Electric.
Olivier Marleix : "Xavier Bertrand s'est un peu éloigné de sa famille politique, de manière pas totalement élégante"
Jean-Luc Mélanchon et ses lieutenants de la France Insoumise comparaissent devant la justice. Procès politique ou tout à fait logique, car intimidation et rébellion ? "Intimidation et rébellion, ça peut paraître excessif, mais il faut reconnaître que le personnage est un peu excessif lui-même confie Olivier Marleix au micro de Patrick Roger. Quand on est excessif, on s'expose à vivre des moments un peu excessifs. J'espère juste que les peines ne seront pas disproportionnées".
Xavier Bertrand est quant à lui beaucoup plus discret. Est-ce le sauveur de la droite ? "C'est le sauveur de la droite dans les Hauts-de-France en tout cas ! Il s'est un peu éloigné de sa famille politique, de manière pas totalement élégante de mon point de vue, à l'égard de Laurent Wauquiez. Il est aujourd'hui président de sa Région, il a monté sa structure comme beaucoup d'autres l'ont fait, mais je regrette les gens qui oublient le collectif".
Grève des syndicats d'EDF : "on casse le modèle du mix énergétique"
Les syndicats d'EDF appellent à une grève massive aujourd'hui contre la réorganisation en plusieurs branches, avec une partie détenue par l'État et une autre plutôt ouverte au privé. Olivier Marleix s'oppose à ce projet. "C'est un projet très inquiétant, il faut rappeler qu'EDF est un champion national, c'est le deuxième producteur d'électricité au monde. On a donc un champion qui fait partie du patrimoine de la nation, qui a permis un triple miracle : indépendance énergétique, énergie à bas carbone et prix de l'énergie beaucoup plus bas que nos voisins, grâce au mix nucléaire/hydraulique. C'est l'un des rares éléments de compétitivité de nos entreprises, de bas coût de l'énergie.
Aujourd'hui, on nous dit que le président de la République a passé commande à EDF d'un projet de scission qui semble assez étonnant. D'un côté l'hydraulique qu'on veut ouvrir à la concurrence, les centrales nucléaires dont on a bien le sentiment que le gouvernement n'a pas beaucoup de courage pour ouvrir de nouveaux chantiers. Et d'un autre côté on met le vert : les services, les énergies renouvelables qui font un peu fantasmer les marchés financiers. On ouvre donc aux marchés ce qui aura le moins d'argent en réalité. C'est totalement incompréhensible".
"C'est un projet qui ressemble plutôt à un rêve de financier"
De toute évidence, ce n'est pas un projet qui vient de l'entreprise. C'est un projet qui ressemble plutôt à un rêve de financier. C'est inquiétant. C'est d'abord la pérennité du système intégré EDF : le système aujourd'hui est formidable : le nucléaire qui produit l'essentiel de notre énergie, et derrière l'hydraulique, qui est un formidable moyen de stockage de l'énergie pour répondre à des besoins ponctuels. Tout ça permet à EDF d'avoir des solutions très souples à apporter à ses clients. Mettre les Français à l'abri des ruptures, et ces solutions permettent des coûts très faibles. Si demain vous cassez ce système intégré au nom de je ne sais quelle mécano financier, vous risquez de perdre tout ce qui fait la pertinence du modèle".
Dans quel but, cette réforme d'EDF ? "C'est la question que tout le monde se pose. Le cheminement de ce projet est assez étrange. Le président d'EDF a expliqué que c'était une commande du président de la République. On a le sentiment que c'est un rêve de financier, un rêve de banque d'affaires. Les banques d'affaires, dans notre pays, adorent disposer du patrimoine national pour proposer des projets de scission, de fusion etc..."
EDF - Alstom : même combat ?
"On retrouve cette fâcheuse tendance : "j'ai l'impression que la politique industrielle de la France est faite par des banques d'affaires, et qu'elle n'est plus faite par les gouvernements. Elle ne repose plus sur une vision industrielle à long terme. On a laissé filer tout un tas de fleurons. Nos 58 réacteurs nucléaires sont entretenus par des Américains qui veulent revendre l'entretien à la découpe. C'est une perte de souveraineté immédiate. Nous avons perdu cette capacité à vendre des centrales nucléaires françaises. Nous ne sommes plus la puissance nucléaire que nous étions".
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