Et si la crise de défiance envers la politique s'expliquait en partie par les connivences entre le secteur du public et du privé ? C'est l'une des pistes qu'explore Olivier Marleix, député LR d'Eure-et-Loir qui s'attaque à ces aller-retours et surtout ces conflits d'intérêts qu'ils laissent présager.
Un système économique spécifique
Ces connivences entre la fonction publique et le secteur privé s'explique en premier lieu par le paysage économique typiquement français. "On est une économie très structurée, autour de très grands groupes, où l'État joue un rôle", explique le parlementaire. "Le développement des pantouflages, entre secteur public et privé, créé en France un climat très particulier que certains ont appelé un capitalisme de connivence", rapporte-t-il.
Et ce climat amène une partie de la population à se poser des questions sur l'intégrité des hommes politiques. "On ne sait plus si les représentants de l'État sont là pour défendre l'intérêt général ou s'ils sont en train de préparer leur futur recrutement par tel ou tel acteur privé", déplore Olivier Morleix. Une situation qui vaut "pour la haute fonction publique et pour le personnel politique même s'il ne faut pas généraliser", précise-t-il.
Des règles inappliquées
Olivier Moleix déplore un "climat de défiance délétère" pour les politiques. "Déjà qu'on nous fait un procès en inefficacité qui n'est pas totalement immérité", le député craint que "si en plus, on apparaît comme des gens malhonnêtes et liés par des intérêts privés, il faudra aller faire autre chose rapidement". Néanmoins, le parlementaire d'Eure-et-Loir concède que "sur le fond, le fait d'aller faire sa carrière ailleurs n'est pas inconcevable".
"Le problème du système français, c'est qu'on a vraiment le beurre, l'argent du beurre et la crémière", s'indigne-t-il, regrettant qu'en France, "le problème est qu'on cumule tous les défauts". "On fait beaucoup d'aller-retours mais en plus on n'avait pas de garde-fou dans le droit qui permettaient de contrôler", dénonce Olivier Morleix. Le député rappelle qu'en théorie, "un fonctionnaire qui part dans le privé, n'a pas le droit de rentrer en contact avec son ancienne direction pendant 3 ans" mais confie avoir "appris dans un rapport que personne ne vérifiait, tout était permis".
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