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"On a des milliers de personnes qui sont en hébergement d’urgence pour leur éviter la rue"

La situation du logement social à Marseille est de plus en plus critique. La Fondation Abbé Pierre tire la sonnette d'alarme. Reportage de Lionel Maillet.

Obtenir un logement social, à Marseille, est très difficile malgré un taux proche de ce qu’impose la loi, à savoir 25% du parc immobilier. (Photo by CLEMENT MAHOUDEAU / AFP)

Obtenir un logement social, à Marseille, est de plus en plus compliqué et, surtout, de plus en plus long : il faut 10 ans en moyenne pour l’obtenir. La fondation Abbé Pierre tire la sonnette d’alarme alors que les loyers augmentent fortement et que la pauvreté a doublé en 10 ans.

 

"Actuellement, on est dans un logement privé, et c’est très difficile"

Françoise Bonetti, fonctionnaire avec 4 enfants à charge, a fait une demande de logement social mais "on m’a fait comprendre que je n’avais que deux enfants, à l’époque, donc ce n’était pas suffisant ; parce que d’autres en avaient déjà quatre, cinq..."
Deux ans après, elle retente sa chance car la première fois elle n’a eu aucune réponse. "Actuellement, on est dans un logement privé, et c’est très difficile", explique-t-elle. "Je connaîtrais les bonnes personnes, je pense qu’on nous l’aurait attribué depuis déjà un bon moment."

 

"On a le plus grand mal à reloger les gens qu’on évacue d’immeubles en péril"

Selon les estimations, près de 40.000 demandes de logements sociaux restent sans réponse à Marseille, malgré une ville qui approche les 25% de logements sociaux imposés par la loi. Mais les disparités sont très importantes selon les quartiers, comme l’explique Florent Houdmon, directeur régional de la Fondation Abbé Pierre : "vous avez des taux de 40% dans le 15e et puis à moins de 5% dans certains arrondissements".

"On voit bien qu’on marche la tête à l’envers. On a le plus grand mal à reloger les gens qu’on évacue d’immeubles en péril et aujourd’hui, on a des milliers de personnes, d’enfants, qui sont en hébergement d’urgence pour leur éviter la rue et qui attendent un logement et qui n’en trouve pas."

Il souligne que seulement "un tiers des plus prioritaires, à qui on a donné un droit au logement opposable, ont pu être relogés en 2020".

 

 

Or, la situation est grave à Marseille : un habitant sur huit, soit près de 100.000 personnes, vivrait dans un logement insalubre dans la cité Phocéenne.

 

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