"On n’empêche pas un virus de passer les frontières"
La décision de suspendre les vols avec le Brésil a finalement été prise. Faut-il craindre les variants brésiliens et sud-américains ? "Je pense que cette décision était quasi obligatoire, même si elle n’a aucun effet réel, qu’elle est prise pour des raisons psychologiques ou politiques, estime Roger Salamon, professeur de santé publique et d’épidémiologie à l’Université de Bordeaux. On n’empêche pas un virus de passer les frontières." Pour autant, "j’en ai assez d’entendre parler des craintes, s’insurge-t-il. Beaucoup de médecins de l’AP-HP dramatisaient la situation, le président a résisté et nous n’avons pas eu de confinement général, et tant mieux ! Le confinement, même pour des raisons sanitaires, me paraît aujourd’hui plus dangereux que le Covid lui-même."
Quelles sont les bonnes nouvelles à côté desquelles ne pas passer en ces temps de craintes ? "Nous avons une baisse régulière des contaminations qui nous fait penser que nous sommes sur une pente descendante et que le pic a été atteint", estime l’ancien président du Haut conseil de la santé publique. Par ailleurs, "il faudrait ne pas oublier que c’est miraculeux que des vaccins permettent aujourd’hui de protéger la population. Enfin, on peut espérer que le beau temps va s’installer. Quoi que l’on en dise, cela va jouer sur le virus. Nous nous sommes beaucoup trompés, moi y compris ; la grippe s’arrêtant dès qu’il fait chaud, nous étions certains qu’avec le soleil, le virus disparaîtrait. En fait, ce virus très original résiste au climat, mais pas au point de l’ignorer. Il est quand même diminué."
[#SudRadio] 📢 "Le président #Macron a eu raison de ne pas confiner en février. Le #confinement, même pour des raisons sanitaires, me paraît plus dangereux que le #Covid19 lui-même", explique le Pr Roger Salamon, ancien président du Haut conseil de la santé publique. pic.twitter.com/IcjvwxamAG
— Sud Radio (@SudRadio) April 14, 2021
"Normalement, aucune chance d’être infecté"
Le variant brésilien est-il si inquiétant ? "Au Brésil, la situation est paradoxale, dangereuse pour le monde entier, souligne l’ancien président du Haut conseil de la santé publique. C’est un problème particulier qui n’a rien à voir avec le climat. On a tout laissé faire, et l’on a des variants beaucoup plus agressifs et dangereux que les variants français et anglais. Nous avons une situation assez catastrophique, quel que soit le climat."
"La vaccination seule ne suffira pas, mais sans vaccination, on ne s’en sortira pas, juge Roger Salamon. Nous avons une immunité naturelle, soit parce que l’on a eu le Covid et que l’on en est sorti vivant - ce qui est la très grande majorité des cas -, soit parce que l’on a été vacciné. Normalement, on n’a aucune chance d’être infecté. Sauf qu’un variant avec une grosse mutation peut échapper au vaccin. Cela n’a pas été le cas pour le variant anglais. Mais on craint que les variants du Brésil et d’Afrique du Sud soient un peu rebelles aux vaccins. Mais il y aura quand même une efficacité vaccinale, et même en ayant le Covid, on ne fera pas de forme grave."
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