"On m'a fait passer pour une idiote qui n'a rien vu". Ces mots, ce sont ceux d'Agnès Buzyn. Deux ans et demi après le Covid, l'ancienne ministre de la Santé règle ses comptes avec Emmanuel Macron et Edouard Philippe.
"J'avais alerté mais je n'avais pas l'impression d'être entendue"
Agnès Buzyn se défend de sa gestion du Covid avec des mots écrits dans un carnet de bord ses derniers mois que s'est procurée le journal Le Monde. C'est avec cette forme de plaidoyer, un journal rétrospectif de 600 pages de la crise du Covid, qu'Agnes Buzyn a retracé les premiers mois de la pandémie. Elle était alors ministre de la Santé et la France n'était pas encore touchée par le Covid 19. "J'avais alerté mais je n'avais pas l'impression d'être entendue" écrit-elle dans ses notes. Selon l'ancienne ministre, Emmanuel Macron fait, à l'époque, la sourde oreille.
"Ça va être la Bérézina dans les hôpitaux" alertait Agnès Buzyn
On est fin février 2020 et elle dit au chef de l'état : "On perd du temps sur l'épidémie, le pays n'est pas prêt !". Mais selon elle, le chef de l'état n'écoutera pas. La Chine est pourtant déjà touchée par le coronavirus. Un premier texto au président puis un autre cette fois-ci à Edouard Philippe, deux semaines plus tard. "Il faut tout arrêter, comme en Italie, le plus vite possible. Ça va être la bérézina dans les hôpitaux" écrit-elle alors à l'ancien premier ministre. Elle raconte donc tout... tout sur les débuts du Covid en Chine puis en Europe... tout sur le manque de réactivité de la France, les masques, les élections municipales...
"Edouard, vous êtes à coté de la plaque" a même lancé Agnes Buzyn à l'ancien locataire de Matignon. Edouard Philippe qui n'en démordra pas, les élections municipales doivent se tenir... et se tiendront finalement.
Aujourd'hui mise en examen pour "mise en danger de la vie d'autrui", l'ancienne ministre de la Santé se défend : "J'ai senti que je ne pesais plus rien et que je parlais dans le vide" regrette-t-elle aujourd'hui. Ce document de plus de 600 pages va donc désormais être remis à la Justice pour faire la lumière sur cette pandémie qui aura coûté la vie à plus de 150.000 Français.
Maxime Trouleau