Forcément plus discrètes dans la foule de cheminots descendus dans les rues du sud de Paris ce jeudi, les auxiliaires puéricultrices des crèches de Paris étaient elles aussi déterminées à faire entendre leurs revendications dans le cortège, elles qui dénoncent des conditions de travail devenues impossibles. "C’est du stress, c’est de la pression, un peu de harcèlement par moments aussi, et pas de reconnaissance du travail fourni. Même avec toute la bonne volonté qu’on a et qu’on veut, on n’est pas reconnues", se désole Lucia au micro de Sud Radio.
Alors que la norme est normalement d’un(e) auxiliaire pour huit enfants qui marchent, et un(e) pour six bébés, Lucia confesse que le compte est parfois loin d’y être. "On peut se trouver toute seule avec 12-13 enfants. Au niveau sécurité, on n’y est donc pas du tout", s’alarme-t-elle. Non loin d’elle, Patricia ne dit pas autre chose. "Le risque en étant seule avec les enfants, c’est déjà de ne pas s’en occuper correctement, puisqu’on doit avoir les yeux partout. S’il nous arrive quelque chose, les enfants sont livrés à eux-mêmes. Et je ne parle même pas de l’éventualité d’évacuer la crèche seule avec 12 bébés… Ce n’est pas possible !", clame-t-elle.
Murielle, elle, travaille depuis 17 ans et a son salaire gelé depuis 2009, ce qui rend le quotidien compliqué. "Je vis à Paris, les loyers sont très chers, l’alimentation, EDF, etc. Ce qui reste à la fin du mois n’est pas énorme", déplore-t-elle.
Un reportage de Capucine Bouillot