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"On veut une école égalitaire, avec une égalité des chances pour tous"

Les enseignants marseillais ne veulent pas de "l’école du futur" proposée par Emmanuel Macron. Une quarantaine d’écoles appellent au boycott de l’expérimentation voulue par le chef de l’État.

"L'école du futur" faisait partie des grandes annonces faites par Emmanuel Macron lors de sa visite à Marseille en septembre 2021. © AFP

Reportage de Lionel Maillet pour Sud Radio

 

"C’est une déréglementation totale de l’école"

À la rentrée 2022, les chefs d’établissement pourront choisir eux-mêmes leurs enseignants. Un test sera mené dans une cinquantaine d’écoles de la cité phocéenne à la rentrée 2022.

Pour Franck Neff, le secrétaire départemental du syndicat SNUDI Force Ouvrière, ce n’est plus l’école de la République. "C’est une déréglementation totale de l’école, ce n’est plus l’école de la République. Il faudra se vendre auprès du directeur, et c'est lui qui décide si, oui ou non, vous pouvez travailler, même si vous avez suffisamment de barème. C’est une école du futur où on a des directeurs qui peuvent choisir leurs adjoints, un projet qui serait vendu et qui serait différent pour chaque école, c’est-à-dire des horaires différents, des rythmes différents, des projets qu’il faudrait accepter et auxquels il faudrait s’adapter. Il faudrait se vendre dans cette école pour pouvoir y enseigner. Et si cela ne fait pas l’affaire, ben, merci au revoir ! Ce n’est pas possible, ce n’est pas l’école de la République."

 

"Ce projet d'école du futur est très flou"

Quarante écoles marseillaises appellent à boycotter ce projet, qui doit être mené dans les quartiers difficiles. Sophie Guzin enseigne dans l’un de ces établissements REP+. "On est motivés pour faire notre travail. Ce qu’on demande, c’est de bonnes conditions pour pouvoir le faire, ce n’est pas des classes où il fait 40 degrés, où des gamins saignent du nez. Et là, on nous pond un projet de libéralisation pour mettre en concurrence les écoles entre elles, les collègues entre eux, diviser pour mieux régner."

 

 

L’expérimentation doit se faire à la rentrée 2022 dans une cinquantaine d’écoles. Sonia Breuza, du syndicat Sud Éducation, dénonce elle aussi ce qu'elle voit comme une entrave à l'égalité : "Ils parlent aussi de rythmes scolaires qui seront propres à l’école, de partenariats avec des intervenants extérieurs. C’est très flou, on veut une école égalitaire, avec une égalité des chances pour tous."

Les syndicats d’enseignants craignent que ce qui va être testé à Marseille soit ensuite généralisé.

 

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