Dès septembre, ils seront six : les six premiers détenus à occuper le quartier de prise en charge de la radicalisation à la prison d’Aix-Luynes. Le problème, c’est que le bâtiment sera encore en chantier. "Les travaux ne sont pas finis ! explique Philippe Abime, le secrétaire interrégional de Force Ouvrière Pénitentiaire. Avec les outils qui traînent au milieu, c'est une aberration ! On ne peut pas accueillir des détenus qui représentent un danger. Ils veulent tuer du surveillant, on représente l'État pour eux, on est des personnes à abattre".
La direction assure qu’il s’agira de détenus radicalisés non dangereux mais reconnus comme prosélytes. Une porte étanche va sécuriser le bâtiment. Pas de quoi rassurer les surveillants : "je me demande bien ce que ça veut dire une porte étanche, s'interroge Hervé Segaud, le délégué régional Force Ouvrière n’y croit pas du tout J'espère juste qu'elle sera plus étanche que les murs de la maison d'arrêt de Grasse dont on a récemment parlé, au travers desquels les détenus passent. Une porte étanche pour moi ça n'existe pas, certainement pas quand elle est mise de manière temporaire pendant les travaux".
"On ne fait pas un coup de com' en ouvrant un an avant la date prévisionnelle, fin 2020 ! C'est une réponse médiatique uniquement".
"On essaie d'occulter les 400 à 700 personnes qui sont revenues sur le territoire français"
Les travaux doivent se terminer fin 2020. Jessy Zagari, délégué régional de FO, a son explication sur cette ouverture qu’il juge beaucoup trop précipitée : "on essaie d'occulter les 400 à 700 personnes qui sont revenues sur le territoire français, notamment malheureusement de Syrie. On essaie de rassurer la population Française en leur apportant une réponse au sein de nos prisons, mais ce n'est pas le cas. Au contraire, ça met en danger le personnel de surveillance, le personnel intervenant et bien-entendu les détenus dont nous avons la responsabilité".
À terme, la prison d’Aix-Luynes accueillera 18 radicalisés.
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