L’examen du projet de loi sur le "séparatisme" se poursuit à l’Assemblée nationale jeudi 11 février 2021 avec, au programme, un article qui risque de faire débat. L’article 21 prévoit en effet de lutter contre l’éducation en famille, qui ne sera autorisée que par autorisation administrative.
L’objectif ? Lutter contre l’éducation à la maison de certains milieux extrémistes. Mais la situation risque de fortement compliquer la situation de dizaines de milliers d’enfants. Reportage de Clément Bargain.
On peut trouver que "ce qu’il y a de mieux pour ses enfants c’est de s’en occuper en direct"
En France, près de 50.000 enfants sont scolarisés à domicile. Anne Coffinier, présidente de l’association Créer son école, estime que toute famille peut, un jour, être amenée à faire de l’éducation à la maison. "Il arrive des moments dans la vie où on trouve que ce qu’il y a de mieux pour ses enfants c’est de s’en occuper en direct." Les raisons peuvent être nombreuses : "parce qu’il est fragile, parce qu’il est harcelé, parce qu’il a une phobie scolaire, parce qu’il a envie d’apprendre plein de choses et que c’est pas possible dans l’école où il est, parce que l’école est trop loin et qu’il est épuisé..."
"Parce qu’il y a quelques dérives sur cette liberté, on la supprime pour tout le monde"
L’objectif du gouvernement est bien de lutter contre le séparatisme scolaire des islamistes radicaux en France, ainsi que de lutter contre les autres dérives sectaires, mais ces situations ne représentent qu’une infime partie de l’instruction à domicile. Ce que confirme Bernard Toulemonde, ancien directeur général de l’enseignement scolaire, qui souligne que "ça représente que quelques dizaines ou quelques centaines d’enfants".
"J’ai du mal à accepter que parce qu’il y a quelques dérives sur cette liberté, on la supprime pour tout le monde."
"Il suffit simplement que l’État inspecte, contrôle et applique les sanctions"
Les associations demandent plus de contrôles, plutôt qu’une loi généraliste. "Il suffit simplement que l’État inspecte, contrôle et applique les sanctions lorsqu’il estime que les enfants sont défavorisés par ce choix qui pourrait être inconséquent de la part des parents", précise Anne Couffinier.
"On sanctionne, en rescolarisant d’office l’enfant."
Si l’article 21 était adopté, les associations de défense de l’école à la maison comptent saisir le Conseil Constitutionnel.
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