Depuis plusieurs mois, des milliers de chantiers envahissent la capitale. Résultat : les axes routiers se retrouvent saturés et les lignes de bus sont déviées de leur parcours habituel.
Place de la Bastille, au milieu des barrières de chantier, Monique cherche désespérément un passage piéton : "C'est affreux et ce n'est pas drôle du tout pour les gens qui habitent le quartier. Là, on vient de faire tout un tour pour traverser. C'est une catastrophe."
"3 heures pour faire Picpus - place d'Italie !"
Pour les usagers des transports en commun, il faut prendre son mal en patience. Les temps de trajet sont rallongés avec les embouteillages. Véronique sort du bus excédée : "J'ai cru que je faisais le tour par Marseille. 3 heures pour faire Picpus-place d'Italie ! "
Plus de 4 500 chantiers sont recensés en ce moment à Paris mais seulement 7 % d'entre eux ont été engagés par la Ville. Le reste ce sont des travaux pour le métro, le gaz, l’électricité mais Véronique dénonce une mauvaise gestion de la mairie : "Je pense que ça n'a pas été suffisamment bien réfléchi, surtout au niveau de la planification. Parce que là, on commence tout, partout en même temps, c'est absolument irréfléchi, franchement !"
Des barrières vertes et grises devant les vitrines
Pour certains commerçants, la situation devient critique. Jeanne est gérante d’une boutique de bijoux à Châtelet : "Je suis enclavée et mon trottoir est bouché avec des planches. Il n'y a aucune possibilité que quiconque ne passe devant ma boutique."
Ce chantier de la RATP a de lourdes conséquences pour la commerçante : en quelques mois, Jeanne dit avoir perdu 50 % de son chiffre d’affaires, sans compter les indemnités qui ne sont, selon elle, pas à la hauteur du préjudice. Du côté de la mairie de Paris, on temporise : la plupart des chantiers devraient être terminés d’ici la fin de l'année.