Un adolescent de 14 ans a été mortellement poignardé vendredi soir à Paris après avoir refusé de remettre son portable à deux mineurs de 16 et 17 ans qui ont été placés en garde à vue, a indiqué samedi le parquet.
Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau s'est dit "horrifié par cette violence gratuite, résultat d'une perte de repères et de l'effondrement de l'autorité", dénonçant sur X un acte "de barbares".
Alors que l'adolescent de 14 ans sortait de son entraînement de football peu avant 20H00 au stade Jules Noël, situé dans le sud du XIVe arrondissement de Paris à proximité du périphérique, "deux personnes ont réclamé son téléphone", a relaté le parquet, sollicité par l'AFP.
En réponse à son refus, un violent coup de couteau lui a été porté à l'épaule, ont précisé une source policière et le parquet.
Un ami "a effectué les gestes de premiers secours et permis d'identifier les agresseurs", a ajouté le ministère public.
Deux mineurs, nés en mai 2007 et août 2008, demeurant dans le 14e arrondissement, ont été interpellés et placés en garde à vue.
Prise en charge sur les lieux de l'agression, la victime a perdu connaissance et dû être réanimée à deux reprises avant d'être transportée par le Samu à l'hôpital Necker avec un pronostic vital engagé, selon la source policière.
"Malgré la prise en charge médicale, le décès de la victime a été constaté vers midi" samedi, a annoncé le parquet.
L'enquête, ouverte initialement pour "tentative d'homicide sur mineur de moins de 15 ans et extorsion avec arme", porte désormais sur "l'infraction d'extorsion suivie de mort, crime faisant encourir la perpétuité", a-t-on précisé.
Selon le parquet, "les deux mineurs interpellés étaient déjà connus de la justice".
L'un avait fait l'objet d'une mesure éducative judiciaire en décembre 2023 pour des faits de vols et extorsion.
Ils avaient tous les deux été présentés à la justice le 30 octobre 2024 pour des faits de vol commis avec violence, et ils avaient interdiction de contact entre eux.
Le 3e district de la police judiciaire parisienne est chargé de l'enquête.
Le club de foot de la victime, le PO, a exprimé sur son site et ses réseaux sociaux son "immense douleur" après le décès de ce joueur U15 (moins de quinze ans) après "une épouvantable agression".
La maire écologiste du 14e arrondissement Carine Petit a dit sur BFMTV avoir reçu "des signaux d'alerte, il y a un peu plus d'un an (...), qu'un petit groupe de jeunes rentrait dans le centre sportif, agressait, violentait ou menaçait de manière plus ou moins grave (...) ceux qui venaient au stade pour de bonnes raisons".
L'élue a ajouté y avoir "apporté des réponses", en précisant que les deux interpellés "font déjà l'objet de mesures de la justice pour mineurs", tout en relevant que ces mesures "n'ont pas suffi".
Dans un communiqué, la sénatrice LR et ancienne ministre Marie-Claire Carrère-Gée, élue de l'arrondissement, a dénoncé "la ghettoïsation de tant de quartiers du 14e", et accusé Carine Petit et la maire PS de Paris Anne Hidalgo de se voiler "la face sur la grave insécurité qui y règne".
AFP / Paris (AFP) / © 2025 AFP